Les propriétaires, commerçants et gérants des stations-service menacent d'une grève nationale si le gouvernement continue de refuser le dialogue. Reda Nadifi, secrétaire général de la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-service au Maroc (FGNPS), revient sur les difficultés que connaît le secteur tout en dévoilant les revendications des professionnels. Le prix des carburants continue de grimper et en première ligne, face aux clients, se trouvent les pompistes. Souvent impuissants face aux hausses successives, ils doivent désormais composer avec des consommateurs excédés. Aujourd'hui, c'est eux qui expriment leur colère à travers un communiqué de la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-service au Maroc (FGNPS), diffusé ce lundi 11 avril 2022. Ils dénoncent la politique de la soudre oreille de la ministre de la Transition énergétique. «La fédération appelle le gouvernement à la table des négociations afin de trouver des solutions aux problèmes du secteur, mais aussi pour revoir les dispositions du Code des hydrocarbures», lit-on dans le communiqué dont H24Info détient une copie. «Aujourd'hui, il est urgent d'engager le dialogue avec le gouvernement. On doit ensemble pouvoir réactiver les dispositions du Code des hydrocarbures. Les textes sont prêts. Nos propositions sont également prêtes. Il faut discuter pour qu'on puisse mettre fin à un statu quo qui n'a que trop duré», a déclaré à H24Info le secrétaire général de la FGNPS, Reda Nadifi. Lire aussi. Carburants: le gouvernement annonce un plan de soutien aux professionnels du transport Ces commerçants se disent aujourd'hui menacés par la cotisation minimale à l'impôt sur les sociétés, qui ferait planer «le risque de faillite sur la plupart des stations-service». «La moitié des stations-service paient à perte cet impôt injuste. Car le calcul de cette cotisation minimale se base sur le chiffre d'affaires et non sur les bénéfices enregistrés. Les marges de bénéfices des stations-service, eux, sont fixées et limitées par le volume distribué par les sociétés de distribution et ne dépendant pas du chiffre d'affaires», déplore-t-il. « Injustice fiscale » «La hausse significative du prix du baril se répercute sur le chiffre d'affaires des stations-service sans que cela entraîne une augmentation des bénéfices», explique Nadifi. «La question de cette cotisation minimale a été soulevée lors des Assises de la fiscalité il y a trois ans. On nous a promis une réforme. Mais on attend toujours», ajoute le secrétaire général du groupement des pompistes. Ce groupement des pompistes annonce qu'il prévoit d'ailleurs de saisir le Conseil de la concurrence afin, disent-ils, de «défendre les professionnels et le pouvoir d'achat des consommateurs». Si le gouvernement continue d'ignorer leurs doléances, ils agitent la menace d'une grève nationale. «La Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-service appelle toutes les associations régionales, installées sur tout le territoire national, ainsi que tous ses membres à se préparer à une grève nationale au cas où le gouvernement continuerait à nous exclure de tout dialogue (…)», concluent-ils.