Des mesures ont rapidement été prises après le scandale sexuel qui a secoué l'Ecole Nationale de Commerce et de Gestion Casablanca (ENCG) à Oujda. Des directives nationales ont également été données par le ministre de l'Enseignement supérieur, «qui appliquera une tolérance zéro face à ce phénomène». Après avoir été entendu par la commission d'enquête du ministère de l'Enseignement supérieur, le professeur accusé de harcèlement et chantage sexuel par plusieurs étudiantes de l'ENCG Oujda a été suspendu, nous confirme une source au sein l'école. Le professeur a subi un long interrogatoire par les membres de la commission de l'Inspection générale, nous confie par ailleurs un membre de l'Association des étudiants de l'ENCG (ADE ENCG Oujda). Trois des présumées victimes ont également été entendues par la commission. «D'autres n'ont pas encore trouvé le courage pour le faire», poursuit notre source, notant que deux cellules d'écoute ont été mise en place à l'école. Une première a été constituée par la commission du ministère et une autre par l'Université Mohammed Ier (dont dépend l'ENCG Oujda). Un numéro vert et une boîte mail ont également été créés pour les victimes qui sont d'ailleurs épaulées par un psychologue qui a été dépêchée sur les lieux, poursuit la même source. Lire aussi: Harcèlement sexuel à l'ENCG Oujda: le ministère de l'Enseignement supérieur dépêche une commission d'enquête «Des policiers étaient également sur place lors de l'arrivée de la commission (...) mais pour l'instant aucune des victimes n'a déposé plainte», confie notre source. « Tolérance zéro » Contactée par nos soins, une source au sein du ministère de l'enseignement supérieur nous explique que «la commission n'a pas encore achevé son travail, qui demeurera d'ailleurs confidentiel et sera rapporté directement au ministre», Abdellatif Miraoui. «La commission peut demander à voir plusieurs personnes et pas uniquement le professeur et les victimes. D'autres enseignants et chefs de départements au sein de l'établissement seront eux aussi auditionnés (...) en somme toute personne susceptible d'avoir une information pertinente sur le dossier», souligne la même source. La commission amassera toutes les preuves pour la constitution du dossier. La même mission avait été confiée à une commission dépêchée à l'Université de Settat (secoué également par un scandale sexuel visant plusieurs enseignants). «La commission a vérifié tous les éléments du dossier avant de conclure à un chantage sexuel», rappelle notre source, soulignant que «la police a par la suite pris le relais». La commission de l'Inspection générale n'a pas de pouvoir coercitif, précise notre source, notant que le ministère peut toutefois convoquer le professeur devant un conseil de discipline. Lire aussi: L'ENCG Oujda secouée par une affaire de harcèlement sexuel Les affaires de chantage sexuel au sein des établissements et universités marocaines sont qualifiées de véritable «phénomène» par notre source au sein du ministère. Une réunion de la Conférence des Présidents d'Université (CPU) a eu lieu ce jeudi 30 décembre. «Le ministre a exigé la présence de tous les directeurs et pas uniquement les présidents. Nous avons été en tous plus de 300 personnes connectées», affirme la même source. «Le ministre a évoqué ce dossier et a insisté sur la « tolérance zéro » qui sera appliquée face à ce phénomène. Il a également encouragé tous les établissements à mettre en place des cellules d'écoute pour que de tels agissements ne se reproduisent plus à l'avenir». Une cellule nationale pourrait également voir le jour, nous confie la même source.