L'armée algérienne aurait ouvert le feu sur les séquestrés des camps de Tindouf dans la soirée du samedi 20 novembre 2021 provoquant la mort d'une personne et en blessant une autre. Des membres de l'Armée nationale populaire (ANP) seraient à l'origine de cette attaque qui a ciblé deux Sahraouis roulant à bord d'un véhicule 4×4, à cinq kilomètres à l'ouest des camps de Tindouf, révèle la chaîne Medi 1 dans son journal télévisé du lundi 22 novembre 2021. Une personne est décédée des suites de cette attaque, tandis qu'une deuxième serait grièvement blessée. «Il s'agit de crimes graves qui deviennent monnaie courante. (…) Les camps de Tindouf ne sont ni plus ni moins qu'une prison à ciel ouvert, un enfer sur terre pour la population séquestrée», a commenté le politologue Mohamed Bouden. Ce n'est pas la première fois qu'un incident de ce genre secoue les camps de Tindouf. Dans son rapport remis au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain à la mi-octobre, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a épinglé l'armée algérienne pour l'assassinat de deux sahraouis dans les camps de Tindouf. M. Guterres avait, rappelons-le, souligné dans son rapport que les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l'Homme ont transmis une communication au sujet des exécutions extrajudiciaires de deux Sahraouis dans les camps de Tindouf par les forces de sécurité algériennes dans un site minier près du « camp de Dakhla » à Tindouf en Algérie, en octobre 2020. Lire aussi: Mort de deux soldats sahraouis à Tindouf: Guterres épingle l'armée algérienne Les experts onusiens ont tenu à affirmer, dans leur communication, que ces violations font partie d'une tendance plus générale de violations systématiques commises par les forces de sécurité algériennes à l'encontre des populations séquestrées dans les camps de Tindouf et des mineurs migrants. Ils déplorant, particulièrement, la répression et les pratiques discriminatoires à l'égard de ces populations, qui se sont accrues pendant la pandémie de la COVID-19 dans les camps de Tindouf. Ces experts des droits de l'Homme ont ajouté que les familles des victimes n'osent pas signaler ces violations aux autorités algériennes par crainte des représailles, laissant les populations des camps de Tindouf en danger d'abus par les forces de sécurité algériennes et sans possibilité d'entamer des poursuites judiciaires, et d'empêcher que de telles violations ne se reproduisent. Ces informations provenant des titulaires de mandat au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l'Homme, mentionnées dans le rapport du Secrétaire général sur le Sahara marocain, viennent alimenter le registre noir des violations graves et systématiques des droits de l'Homme dans les camps de séquestration à Tindouf, en Algérie.