Comme il fallait s'y attendre, la majorité gouvernementale sera formée du RNI, le parti arrivé en tête aux élections, du PAM et de l'Istiqlal. C'est sans surprise donc que Aziz Akhannouch s'est présenté ce mercredi devant les médias pour annoncer la couleur de son cabinet. Une coalition tripartite, plus ou moins homogène, et qui a le mérite de « respecter la volonté populaire », pour paraphraser le chef de la primature. Ainsi, la coalition a été formée en un temps record. Il faut dire que la méthode suivie par Akhanouch pour révéler les intentions de ses futurs partenaires dans le gouvernement est ingénieuse: le stratagème d'une alliance à l'échelle régionale est une bonne trouvaille pour baliser le terrain à un futur cabinet de coalition. Un ballon d'essai donc qui a permis à Akhannouch de savoir sur quel pied dansent ses futurs alliés dans le prochain gouvernement. Sur le terrain, les consignes furent religieusement respectées par les élus des trois partis. Grâce à cette alliance « transversale et globale », le trio politique, arrivé en tête des élections du 8 septembre, a pu rafler la mise dans les conseils régionaux, locaux ainsi que les mairies. Exit donc les rancunes du passé et les chamailleries électorales, place aux négociations.
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De fait, la cohésion est le mot d'ordre de cette majorité gouvernementale, menée par le RNI, si l'on se fie aux propos élogieux de Abdelatif Ouabhi le chef du parti du tracteur. Celui qui refusait d'entrer dans un cabinet formé par le chef d'une formation politique autre que la sienne, a mis de l'eau dans son thé ! Visiblement, les appels des sirènes des maroquins ministériels sont irrésistibles. Sur un ton élogieux, l'avocat s'est longuement attardé, durant son allocution ce mercredi, sur la réussite de l'expérience des conseils élus, allant même jusqu'à qualifier cette expérience de « miracle ». Est-il possible de calquer le schéma suivi pour la formation des assemblées régionales dans les négociations qui devront donner naissance au prochain gouvernement ? De fait, les vraies tractations commenceront ce mercredi. Et étant qu'il ne s'agit pas des mêmes enjeux, d'autant plus que le gâteau des maroquins ministériels est réduit, cette alliance fera face à son premier tour de force. Akhannouch a promis un cabinet de « compétences ». Tiendra t-il sa promesse?