A la veille de Aid Al Fitr, la ville de Casablanca connait une circulation et des mouvements intenses de personnes désirant voyager et célébrer cette fête religieuse en famille. Aux alentours de la gare routière fermée d'Ouled Ziane et d'autres encore, nombre de personnes sont en quête de moyens de transport pour rejoindre leurs proches et familles dans d'autres régions du Royaume. Cette année s'avère bien exceptionnelle pour la gare d'Ouled Ziane, dont les portes sont restées fermées aux voyageurs jusqu'à présent, et qui se trouvent de ce fait à la merci des propriétaires des grands taxis et du transport clandestin qui profitent de cette occasion pour demander le prix qu'ils veulent pour les emmener à destination. Mais, le problème qui se pose à l'heure actuelle réside dans les bousculades à l'origine des attroupements des foules des gens qui courent ici et là à la recherche d'une aubaine ou d'une opportunité de voyage, en bravant toutes les mesures préventives de lutte contre la prolifération du nouveau coronavirus (covid-19). A travers une visite de terrain de certaines rues, avenues et stations-service, transformées en stationnement d'autocars, l'on constate des mouvements massifs pour le transport des voyageurs qui déplorent le sort actuel de la gare routière, restée fermée pendant une longue période, et de l'arrêt de toutes ses activités, ce qui a poussé certains d'entre eux à retourner bredouille et à reporter à plus tard leur voyage, alors que d'autres se précipitent vers la gare ferroviaire dans l'espoir de se procurer un billet et pouvoir retrouver les leurs en cette période de fête.
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Face à cette situation, certains voyageurs ont pris la décision de se rendre quand même chez leurs parents et supporter le coût du voyage, même si le prix vers certaines destinations a triplé par rapport à celui pratiqué en temps normal. Dans ce contexte, Youssef Abbassi a confié à la Map que son déplacement la semaine dernière par autocar vers Casablanca à partir de son lieu de résidence à Safi ne lui a coûté que 50 dh, alors qu'il se trouve aujourd'hui contraint d'y retourner par le même moyen au prix de 150 dh et de 200 dh par grand taxi. Il a imputé la hausse des prix aux spéculations des courtiers qui ont recours à l'escroquerie sans prendre en compte les conditions des voyageurs en cette période, et dont la majorité gagne à peine sa vie, à cause de la propagation du covid-19. Pour sa part, Salem Merzak, de Ksar el Kébir, assistant conducteur d'un autocar, a indiqué que les conditions sont actuellement pénibles pour l'ensemble des employés de la gare routière, suite à la crise pandémique, appelant à sa réouverture en exigeant le respect strict de toutes les mesures préventives en vigueur.