Voici l'essentiel de la note sur l'évolution des prix à la consommation (IPC) en 2020 et ses perspectives au 1er semestre de 2021, compte tenu de l'impact d'un retournement à la hausse des cours du pétrole et des autres matières premières, publiée samedi par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) : – L'évolution de l'IPC au 1er semestre 2021 serait impactée par celle des cours des matières premières importées, particulièrement agricoles et énergétiques. Les dépenses de consommation en produits alimentaires représentent 39% du panier de l'IPC, tandis que celles en carburants et lubrifiants ne contribuent que pour 2,79%. – Les prix à la consommation du gasoil, élaborés par le HCP, sont corrélés à 93% aux cours mondiaux du Brent. Les prix du raffiné sont déterminés sur les marchés internationaux et les prix à la pompe dépendent du taux de change du dollar et des coûts de revient des importateurs, des distributeurs, du stockage et des marges commerciales. – Au niveau national, l'inflation a légèrement accéléré en 2020, pour se situer à 0,7%, au lieu de 0,2% en 2019, résultat d'une hausse de 0,9% de l'IPC des produits alimentaires et d'un accroissement de 0,5% de celui des produits non-alimentaires.
Lire aussi: La pandémie a « creusé profondément les inégalités » au Maroc, selon le HCP – Un retournement à la hausse des prix à la consommation a été observé à partir du mois d'août 2020, tiré principalement par l'augmentation des prix des produits alimentaires à prix volatils, particulièrement les fruits, les légumes et les huiles de tables. – Cette hausse des prix consécutive à la succession de deux années de sécheresse, associée à un accroissement des cours des matières premières agricoles sur le marché international, a ramené la contribution de l'IPC alimentaire à l'évolution de l'inflation globale à +0,36 point, au lieu de -0,5 point en 2019. – Au niveau des produits non-alimentaires, les prix de l'enseignement ont contribué pour +0,15 point au lieu de +0,2 point une année passée. En revanche, les prix des carburants et lubrifiants ont contribué pour -0,35 point, au lieu de -0,07 point en 2019. – L'inflation au Maroc est entrée dans un cycle de croissance modérée depuis l'année 2009, se situant en dessous de 2%, soit 1,1% en moyenne annuelle au cours des douze dernières années. – En 2021, l'inflation devrait continuer d'évoluer à des niveaux relativement contenus. Toutefois, la tendance haussière des cours du pétrole observée depuis le mois de février de l'année en cours (+12,7%, contre -14,3% en janvier en variations annuelles), associée au rebond des cours des matières premières agricoles importées, seraient de nature à accélérer le rythme de croissance de l'inflation au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent. – Les hausses des prix des huiles de table et des autres produits alimentaires tels que les céréales sont conséquentes à l'augmentation des cours des matières premières sur le marché international. Les dépenses de consommation de l'huile de table représentent 1,7% de l'indice global et celui du pain et des céréales 7,07% .
Lire aussi: Industrie/Construction: dix points clés de la note du HCP – La hausse des prix des matières premières risque de s'étendre, également, à la viande rouge. Près de 87% de l'alimentation et l'engraissement animal sont composés de maïs, d'orge et de tourteau de soja, des produits totalement importés de l'étranger. – Les œufs et les viandes blanches risquent aussi de subir les conséquences de cette hausse des matières premières car, à l'instar de la filière des viandes rouges, l'alimentation de la volaille dépend de produits composés importés pour la plupart. – Toutefois, les risques inflationnistes resteraient limités à court terme. La hausse des cours des matières premières importées serait, quelque peu, atténuée par l'appréciation du dirham par rapport au dollar (-6,3% en janvier 2021, au lieu de -1,3% en 2020). – Le taux d'inflation devrait, ainsi, accélérer au deuxième trimestre 2021, se situant à 1,2%, au lieu de 0,1% au premier trimestre, tirée notamment par le rebond de 2% des prix à la consommation des produits non-alimentaires, au lieu de +0,9%, un trimestre plus tôt.