Le Haut-commissariat au Plan (HCP), a indiqué que l'inflation devrait continuer à évoluer à des niveaux « relativement » contenus au cours de l'année 2021. Dans une note relatant l'évolution des prix à la consommation au cours de l'année 2020 et ses perspectives au cours du premier semestre de l'année 2021, le HCP fait noter que la tendance haussière des cours du pétrole observée depuis février dernier (+12,7%), associée au rebond des cours des matières premières agricoles importées, seraient, toutefois, de nature à accélérer le rythme de croissance de l'inflation au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent. Cette évolution tient compte de l'impact d'un retournement à la hausse des cours du pétrole et des autres matières premières, notamment agricoles, sur le marché international, est-il précisé. La note fait également ressortir que les hausses des prix des huiles de table et des autres produits alimentaires tels que les céréales sont conséquentes à l'augmentation des cours des matières premières sur le marché international. « Les dépenses de consommation de l'huile de table représentent 1,7% de l'indice global et celui du pain et des céréales 7,07%. À fin février 2021, le cours mondial de l'huile de tournesol et celui du soja ont augmenté, respectivement, de 9,2% et 25,8%, au lieu de +11,2% et +9,4% au cours de toute l'année 2020. Le cours du maïs s'est accru de 40,9%, contre -2,7% en 2020 et celui du blé de +13,6%, au lieu de +7,8% pour toute l'année 2020 », relève encore le Haut-commissariat. La hausse des prix des matières premières risque de s'étendre, également, à la viande rouge, fait remarquer le HCP, ajoutant que près de 87% de l'alimentation et l'engraissement animal sont composés de maïs, d'orge et de tourteau de soja, des produits totalement importés de l'étranger. Les œufs et les viandes blanches risquent aussi de subir les conséquences de cette hausse des matières premières car, à l'instar de la filière des viandes rouges, l'alimentation de la volaille dépend de produits composés importés pour la plupart. Toutefois, les risques inflationnistes « resteraient limités à court terme », rassure le HCP, indiquant que la hausse des cours des matières premières importées serait, quelque peu, atténuée par l'appréciation du dirham par rapport au dollar (-6,3% en janvier 2021, au lieu de-1,3% en 2020). Pour sa part, la perspective d'une bonne année agricole après deux années successives de sécheresse et les faibles pressions émanant de la demande seraient de nature à maintenir le taux d'inflation au cours de l'année 2021 à des niveaux toujours modérés. Au T2-2021, le taux d'inflation devrait, ainsi, accélérer pour se situer à 1,2%, au lieu de 0,1% au premier trimestre, tirée notamment par le rebond de 2% des prix à la consommation des produits non-alimentaires, au lieu de +0,9%, un trimestre plus tôt. Cette évolution serait attribuable, particulièrement, à un retournement à la hausse des prix des carburants et des lubrifiants dont la contribution atteindrait près de +0,8 point à l'évolution globale des prix, contre -0,7 point la même période de 2020, compte tenu d'un cours du Brent prévu à 70$/baril, au lieu de 31,47$/baril, une année auparavant. Pour leur part, les prix à la consommation des produits alimentaires se redresseraient de 0,1%, au deuxième trimestre 2021, contre -1,2% un trimestre plus tôt. Ce léger redressement serait attribuable, notamment, à un accroissement des prix des huiles et des céréales non transformées, telles que le maïs et l'orge, en grande partie importés. Les prix des autres produits alimentaires poursuivraient leur tendance modérée.