Constatée depuis plusieurs semaines, la diminution du nombre de tests journaliers inquiète le ministère de la Santé, particulièrement après l'apparition du génome anglais au royaume. Ainsi de nouvelles mesures viennent d'être annoncées. Dans une circulaire émise aux directeurs régionaux de la Santé ce lundi 8 février, le ministère s'inquiète «d'une diminution du nombre des tests réalisés malgré la dotation des régions en quantité suffisante de tests antigéniques rapides». En effet, bien que «l'évolution actuelle de l'épidémie causée par le SARS-CoV-2 est caractérisée par une amélioration au niveau national», la diminution de nombre de tests journaliers «rend difficile l'interprétation des données de surveillance au niveau de certaines régions», lit-on dans la circulaire. De ce fait, le ministre la Santé, Khalid Ait Taleb rappelle l'importance de poursuivre la stratégie nationale basée sur les 3 T, à savoir «Tester, Traiter et Tracer», notamment après la détection au niveau national du premier cas d'infection par le variant britannique, «caractérisé par une transmission plus élevée», souligne la circulaire.
Lire aussi: Covid-19: la baisse du nombre de dépistages expliquée par les laboratoires
Ainsi, la circulaire annonce l'ajout de nouvelles mesures dans le cadre des procédures de veille et de riposte à l'infection par le Covid-19. Concrètement, il s'agit de «la prolongation de la durée de l'isolement des contacts de 7 à 10 jours», de la «possibilité d'utilisation de test antigénique rapide dans le dépistage des contacts», en plus de la «réalisation systématique d'un prélèvement pour RT-PCR en cas de TAR négatif chez un cas suspect avec un facteur de risque ou une forte suspicion clinique». Par ailleurs, il a également été décidé de l'adoption «de la plateforme de surveillance agrégée « surveil-covid », comme moyen officiel de transmission des données». « Surveiller les variants » L'autre mesure phare annoncée par le ministère est le «renforcement du système de veille génomique». Contacté par H24 Info, le Dr Tayeb Hamdi, vice-président de la Fédération Nationale de la Santé (FNS) nous explique qu'une «réunion a précédé cette décision afin de préparer le terrain pour le renforcement de la veille génomique». «Jusqu'ici sur le total des cas positifs, seulement quelques prélèvements étaient séquencés. L'échantillonnage était pris de manière aléatoire, sauf lorsqu'il s'agissait de voyageurs en provenance d'une région où le variant britannique circulerait de manière plus forte», explique notre interlocuteur, soulignant qu'il a ainsi était décidé de séquencer un total de 10% des tests effectués.
Lire aussi: Covid-19: apparition du 1er cas de variant britannique au Maroc
Toutefois, «pas tous les laboratoires n'ont les moyens de faire le séquençage et ceux capables de le faire peuvent se compter sur les doigts d'une seule main», confie Dr Hamdi, soulignant tout de même que des efforts seront faits, étant donné que l'apparition du nouveau variant nécessite une vigilance accrue. Pour rappel, le premier cas de la nouvelle souche du virus a été détecté pour la première fois au Maroc, le lundi 18 janvier. Le porteur du virus, résidant en Irlande et arrivé à bord d'un bateau venu de Marseille qui a débarqué à Tanger-Med, était asymptomatique, mais après réalisation du test a été placé en isolement à Casablanca et les personnes contacts avaient été traitées conformément au protocole sanitaire en vigueur.