Les premières averses, survenues ces trois derniers jours dans plusieurs provinces du royaume, ont donné une lueur d'optimisme aux agriculteurs après une longue période marquée par les effets de coronavirus et le déficit pluviométrique. Avec ces précipitations, bien s'il est tôt de prévoir quoi ce soit, l'espoir d'une campagne agricole 2020/2021 plus prometteuse renaît chez les agriculteurs qui doivent faire face à une rude épreuve. Dans la région de Casablanca-Settat, les hauteurs de pluie, relevées mercredi dernier, oscillent entre 15 millimètres (mm) à El Jadida et Benslimane et 31 mm à Mohammedia. De quoi réjouir les agriculteurs de cette région, considérée comme le « grenier » du Maroc avec son énorme potentiel agricole. Généralement, les pluies qui surviennent lors du démarrage de la campagne agricole, s'avèrent primordiales pour permettre et faciliter le labour du sol. Durant et à la fin de la saison, ces pluies sont cruciales pour avoir une bonne récolte. A défaut, l'agriculteur se trouve dans l'obligation d'utiliser les infrastructures d'irrigation qui sont coûteuses et nécessitent un entretien régulier.
Lire aussi. Manque de pluie: Les agriculteurs inquiets craignent une mauvaise récolte Bien avant les premières précipitations, les préparatifs de la campagne agricole 2020-2021 ont été discutés lors d'une réunion du Comité stratégique du département de l'agriculture, tenue en septembre dernier. Ainsi, un programme d'assolement des principales cultures d'automne a été mise en place sur une superficie de 5,8 millions Ha et ce, au titre de cette campagne. Tenant compte de la situation des disponibilités en ressources hydriques et de l'évolution des conditions climatiques de la saison d'automne, ce programme concerne les semences céréalières, les céréales, les légumineuses alimentaires, les cultures fourragères, les cultures sucrières et maraîchères au niveau de toutes les régions agricoles du Maroc. S'agissant des perspectives, elles s'annoncent bonnes pour la production des filières fruitières, avec une hausse de celle des agrumes de 29%, des olives (14%), du palmier dattier (4%) et de grenade (2%). Force est de constater que l'agriculture constitue un secteur phare sur lequel l'économie nationale compte pour amorcer une relance sur de solides bases. Les attentes sont d'ailleurs positives comme le révèle le projet de loi de finances (PLF) au titre de l'exercice 2021 où l'on table sur un rebond de 11% de la valeur ajoutée agricole.
258.000 emplois perdus au 3e trimestre 2020
Mais encore faut-il que l'hypothèse d'une production céréalière de 70 millions de quintaux (Mqx) se réalise. Ce projet de loi a également érigé la réalisation des principaux projets liés à la nouvelle stratégie agricole « Génération Green 2020-2030 » au cœur des préoccupations pour l'année prochaine. Des projets qui ne peuvent que contribuer significativement à atténuer l'impact de la crise et à freiner la pertes d'emplois, voire même à créer de nouveaux postes. A en croire les chiffres du Haut-Commissariat au Plan (HCP), le secteur de l'agriculture forêt et pêche a perdu 258.000 emplois au 3ème trimestre de cette année, résultat d'une perte de 260.000 en milieu rural et d'une création de 2.000 en urbain.