Le secteur public de la santé est en déficit. L'urgence d'impliquer le secteur privé est devenue un impératif, pour lequel continue de plaider les médecins du public. Le Maroc compte «environ 600 médecins anesthésistes-réanimateurs pour tout le pays, dont près de 400 opérant dans le privé», écrit le quotidien L'Economiste, abordant le déficit cruel en ressources humaines que connaît le secteur public de la santé. Actuellement ces quelque 200 médecins doivent faire face à cette période de crise sanitaire sans précédent, où l'on ne compte pas moins de 200 cas critiques admis dans les unités de réanimation et de soins intensifs. Mais, «Nous ne pouvons pas avoir un médecin par bloc opératoire. D'où l'importance de l'assistance d'infirmiers anesthésistes. Pour un patient Covid-19, il en faut au moins deux, car il faudrait des gestes rapides pour limiter le temps d'exposition aux malades atteints», explique au quotidien Mohamed Miguil, médecin anesthésiste-réanimateur à l'hôpital d'application de l'Université Mohammed VI des sciences de la santé (UM6SS).
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La situation épidémiologique laisse présager le pire, avec des chiffres en constante évolution. Cette montée exponentielle des cas d'infections au Covid-19, correspond selon les médecins «au début d'une deuxième vague nationale». Elle sera néanmoins marquée par «l'insuffisance (et antérieure à la crise), des ressources humaines en anesthésie, réanimation et médecine d'urgence, désormais épuisées, en manque de reconnaissance et de motivation», écrivait la Fédération Nationale des Médecin Anesthésistes-Réanimateurs (FNAR). Ces derniers appelaient également à l'implication du secteur privé dans la prise en charge des patients atteints du nouveau coronavirus. À Casablanca, ville la plus touchée désormais par le virus, le partenariat public/privé semble se concrétiser, avec notamment l'inscription bénévole de médecins urgentistes, anesthésistes et réanimateurs du secteur privé pour contribuer aux efforts du personnel soignants déjà engagés.