Dans une plainte adressée au procureur général de la Cour d'appel de Marrakech, l'Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP) a considéré que les 400 millions de dirhams alloués au projet Taghazout Bay auraient connu une «dilapidation et un gaspillage». L'association dirigée par Mohamed Ghallousi a demandé l'audition des responsables. L'Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP) a adressé, lundi dernier (17 février), une plainte au procureur général de la Cour d'appel de Marrakech demandant l'audition des responsables des dysfonctionnements qu'a connu le projet de développement touristique Taghazout Bay dans la ville d'Agadir. Le président de la section Marrakech Sud de l'AMPBP, Safi Eddine Boudali, a confié à H24info que l'association suit le projet depuis des années et qu'elle a décidé d'intervenir auprès de la justice après le rapport de l'Inspection générale du ministère de l'Intérieur qui a conduit à la décision de suspension de chantiers de Taghazout Bay et de destruction de constructions non conformes à la loi relative à l'urbanisme (n°12-90). Dans ce sillage, l'AMPBP a indiqué dans sa plainte que le projet a connu «des déséquilibres et des violations de la loi relative à l'urbanisme» ainsi que du «trafic d'influence». Elle a considéré que «les fonds financiers (400 MDH) qui ont été dépensés dans ce projet, qui sont des fonds publics, auraient été dilapidés et gaspillés et semblent avoir été affectés à des dépenses autres que ses affectations initiales». «Il existe des suspicions quant à la gestion des fonds publics, notamment, des soupçons de faux et usage de faux et falsification de documents d'urbanisme liés à ce grand projet touristique », eut-on lire sur la plainte dont H24info détient une copie. Audition des responsables Ainsi, l'AMPBP a demandé au procureur général de «donner ses directives à la police judiciaire compétente afin de diligenter les enquêtes et les investigations nécessaires». La plainte demande l'audition du Wali de la région Souss Massa (Draa), le responsable pendant la période de préparation du projet, les associés à savoir les représentants légaux de la CDG Développement, le Fonds marocain de développement touristique (FMDT), le groupe Sud Partners et la Société marocaine d'Ingénierie touristique (SMIT). La section Marrakech Sud de l'AMPBP demande également l'audition des présidents des communes de Taghazout et d'Aourir, le président du Conseil provincial d'Agadir Ida-Outanane, le représentant légal de la Société d'aménagement et de promotion de la station Taghazout Bay (SAPST), le directeur du Laboratoire public d'essais et d'études (LPEE), le directeur du bureau d'études du projet, les ingénieurs chargés du suivi et du contrôle ainsi que tous les personnes qui ont un lien avec l'exécution de ce projet. Entre autres infractions urbanistiques relevées par la plainte on trouve le non-respect du coefficient d'occupation des sols (COS) au détriment des espaces verts et des espaces réservés au parking. Ce qui a causé le rétrécissement des accès au projet. La plainte a pointé du doigt également la construction de quatre villas de 160 m2 chacune sans autorisations de construction. Selon une source au sein de l'AMPBP qui a requis l'anonymat, d'autres dysfonctionnements et anomalies de gestions vont être dévoilés prochainement par l'association dont les membres sont en train de mener des investigations notamment concernant des délits d'initiés relatifs à l'achat des lots de terrain bien avant le lancement du projet en 2011.