Quelques minutes après le feu vert accordé par le parlement marocain, la diplomatie espagnole a réagi, en tentant d'éteindre les feux. Sur Twitter, la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arrancha Gonzalez Laya, a rapidement réagi à l'approbation des deux projets de loi, fixant la limite des eaux territoriales et instituant une zone économique exclusive de 200 miles marins au large des côtes marocaines. España y Marruecos de acuerdo en que la delimitación de nuestros espacios marítimos que aún está pendiente, no podrá hacerse de manera unilateral sino x acuerdo mutuo entre las partes y de conformidad con la legislación internacional en vigor @MAECgob @MarocDiplomatie — Arancha Gonzalez (@AranchaGlezLaya) January 22, 2020 «Comme nous en avons discuté avec le Maroc lors d'échanges durant ces dernières semaines, il n'y aura pas de politique de fait accompli ou d'actions unilatérales», a écrit la ministre. Tout en soulignant les propos de son homologue marocain, Nasser Bourita, qui a soutenu devant la Chambre des représentants que le Maroc «restera ouvert sur les positions nationales des pays voisins amis et leurs droits légitimes, tout comme il sera disposé à un dialogue constructif de nature à aboutir à des compromis globaux et équitables».
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Dans ce sens, la ministre a également réitéré le plein soutien de son ministère au président des Iles Canaries, Ángel Víctor Torres, dans cette affaire. Ce dernier a été le premier à contester le projet de loi, en y voyant une décision unilatérale, qui n'aura aucunement l'aval du gouvernement canarien ni du gouvernement central. Le projet de loi au cœur de la prochaine rencontre à Rabat La veille du vote au parlement marocain, le président canarien avait assuré qu'il ne permettra pas «qu'un millimètre des eaux canariennes soit transféré à un autre pays». En début de semaine il a sollicité la ministre en tirant la sonnette d'alarme. Le chef de l'exécutif canarien soutiendra plus tard que la décision marocaine «ne sera pas approuvée par l'Espagne ni les îles Canaries». Ángel Víctor Torres a également manifesté sa volonté de se joindre au voyage qu'effectuera la ministre espagnole des Affaires étrangères ce vendredi à Rabat, bien que sa venue n'ait pas été officialisée, rapporte El Pais. Par ailleurs, le chef de l'opposition canarien, Casimiro Curbelo a affirmé pour sa part que «(nous) ne pouvons pas rester impassibles face à cette action unilatérale du Maroc, le gouvernement central doit faire respecter le droit international, car cette décision viole les droits légitimes de l'Espagne et des îles Canaries», et espère que la ministre espagnole parvienne à un accord avec le Maroc.
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Pour rappel, la Chambre des représentants a adopté, mercredi à l'unanimité, deux projets de loi visant à établir la compétence juridique du Maroc sur son domaine maritime. «Cette démarche est à même de déterminer plus précisément les domaines maritimes placés sous la souveraineté et les droits souverains du Maroc», a déclaré le ministre Nasser Bourita. Cette nouvelle délimitation dont la largeur est calculée à partir de lignes de base, sur 12 milles pour la mer territoriale et 24 milles pour la zone contiguë, établis 200 milles pour la zone économique exclusive et 350 milles maximum pour le plateau continental.