A peine le discours royal de l'ouverture de la session parlementaire diffusé, que les leaders des deux partis se sont lancés dans un affrontement sans merci, rapporte Al Masae dans son édition du mardi 15 octobre. Un tac au tac inhabituel a débuté entre les responsables des partis alliés. Au lendemain du discours du roi Mohammed VI du vendredi 11 octobre, le Chef de gouvernement, Saad Eddine El Othmani, a remis sa casquette de Secrétaire général du parti pour lancer des messages on ne peut plus clairs à son allié au gouvernement du RNI. «Un parti a annoncé qu'il allait proposer les jeunes pour occuper des postes ministériels et pourtant hormis le PJD, aucun autre parti n'a proposé des jeunes», s'est-il targué devant les secrétaires régionaux de son parti à Bouznika samedi.
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«Mohamed Amekraz ministre! Personne ne s'y attendait. Notre parti est habitué à créer les surprises. Nous sommes fiers qu'il soit devenu ministre grâce au soutien de Sa Majesté», s'est-il félicité. Et de regretter qu'«aucun des autres partis de la coalition gouvernementale n'a fait pareil». Cette allusion faite au RNI n'a pas été du goût de son président Aziz Akhannouch qui a riposté depuis Francfort en Allemagne accusant son chef de gouvernement de vouloir «torpiller le discours royal ». «Nous sommes vos partenaires dans la majorité. Nous n'avons posé aucun problème pendant le remaniement. Nous avons même facilité votre tâche dans la formation de ce gouvernement.», a-t-il répliqué.
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Considérant que le Chef du gouvernement révèle certaines choses et omet sournoisement de révéler d'autres, Akhanouch a déclaré: «Je pense que le chef du gouvernement doit dire toute la vérité. A Agadir (lors de l'université de la jeunesse du RNI, ndlr) j'ai dit que nous allons présenter des jeunes pour des postes au gouvernement et je tiens à réitérer cette position. Mais, il devait dire aussi que sa Majesté le roi lui a dit de garder les ministres compétents pour que les Marocains connaissent ceux qui le sont vraiment ». Il y a lieu de noter que les passes d'armes étaient habituelles entre le PJD et le RNI à l'époque de Abdelilah Benkirane et que le Chef du gouvernement actuel n'avait jamais attaqué publiquement le RNI et son président. A l'approche des législatives de 2021, les choses semblent s'accélérer.