Les chiffres de la production halieutique mondiale et de la consommation ont atteint des niveaux records, indique le rapport 2018 de la FAO sur «La situation mondiale des pêches et de l'aquaculture», publié lundi 9 juillet. En 2014, 13 des 25 premiers pays du secteur de la pêche ont augmenté leur production de plus de 100.000 tonnes par rapport à 2013. Les croissances les plus notables ont été enregistrées en Chine, en Indonésie et au Myanmar pour l'Asie, en Norvège pour l'Europe, et au Chili et au Pérou pour l'Amérique du Sud. Le Maroc est classé 13è producteur mondial de poissons de capture marine avec des prises évaluées à 1,4 million de tonnes, en 2016. En tête de ce classement figure la Chine avec 15,2 millions de tonnes. Sur les deux dernières années, le royaume figurait parmi les plus gros exportateurs de poulpes au côté de la Mauritanie et la Chine. D'après la FAO, l'année 2016 a vu la production halieutique mondiale s'élever à 171 millions de tonnes, soit un niveau sans précédent. 88% de ce stock, soit près de 151 millions de tonnes ont été affectés à la consommation humaine directe tandis que la part restante a été convertie en farine et huile de poisson. L'Organisation, soutient que «la performance globale de l'appareil de production tient à l'aquaculture dont la croissance remarquable ces dernières années, a permis d'accroître l'offre de poissons malgré la relative stagnation de la production de la pêche de capture depuis la fin des années 1980». La part de l'activité aquacole dans le développement de la production halieutique mondiale a en effet crû de 25,7% en 2000 à 46,8% en 2016. Dans le même temps, indique la FAO, la consommation de poissons par personne n'a jamais été aussi élevée, passant de seulement 9 kg en 1961 à 20,2 kg en 2015. «Depuis 1961, la hausse moyenne annuelle de la consommation apparente de poissons au niveau mondial est supérieure à l'accroissement démographique et à la consommation de viande issue de tous les animaux terrestres, considérés ensemble ou individuellement (bovins, ovins, porcins, autres), à l'exception des volailles», précise le rapport. Par ailleurs, la FAO indique que le gros de la consommation est absorbé par l'Asie, avec plus du deux tiers du stock mondial, soit 106 millions de tonnes de poissons avec un ratio par tête de 24 kg tandis que l'Afrique et l'Océanie possède les parts les plus faibles. En dehors de la production et de la consommation, la FAO alerte sur les dérives du système mondial de pêches et met en relief ses défis. «La proportion de stocks exploités à un niveau biologiquement non durable est passée de 10 pour cent en 1974 à 33,1 pour cent en 2015, la situation s'étant particulièrement aggravée de la fin des années 1970 jusque dans les années 1980», souligne la FAO.