MEF : hausse de 24,6% des recettes fiscales à fin janvier    Disponibilité du poisson au Maroc : 35% des Marocains estiment qu'il est moins disponible    Benali : Malgré les subventions, les prix de l'électricité restent élevés    RDC : le HCR demande 40 millions de dollars pour aider les civils fuyant les violences    Tirage au sort 8es de finale LdC : Le PSG de Hakimi face à Liverpool, Le Real défie l'Atlético    Ligue Europa :Youssef En-Nesyri contribue à la qualification de Fenerbahçe    CAN 2025 : L'Algérie utilise le deepfake pour lancer une folle rumeur sur le Maroc    Oujda : Lancement du projet d'aménagement de la forêt urbaine de Sidi Maafa    Rougeole : la vaccination s'invite dans les maisons des jeunes    Théâtre Mohammed V : Les artistes marocains du monde à l'honneur    Les recettes fiscales progressent de 24,6% en janvier, à 30,79 MMDH    Signature d'un contrat avec une entreprise chinoise pour un projet majeur de dessalement d'eau de mer au Maroc    Bataille rangée entre le Maroc et l'Egypte après l'accumulation des différends commerciaux    Le ministre du Territoire de la Capitale fédérale du Nigeria salue la solidité des relations avec le Maroc    La réalité dément les bravades de Aziz Akhannouch : le Maroc enregistre une inflation en hausse de 2 % en janvier, la plus forte depuis un an    Claude Moniquet, ancien pilier de la DGSE : «Le Maroc est à l'avant-garde de la lutte antiterroriste au plan régional et continental»    Un ancien agent de la DGSE loue la qualité de l'antiterrorisme marocain    Xi Jinping appelle à un développement sain et de qualité du secteur privé    Violation des sanctions américaines : une cargaison secrète de pétrole algérien arrive à Cuba    Le roi Charles III décore une infirmière britannique pour ses efforts en faveur des victimes du séisme survenu au Maroc    Clôture du 15e édition de l'exercice multinational Cutlass Express : participation exemplaire du Maroc    Le Maroc remet en liberté l'activiste ouïghour menacé d'extradition vers la Chine    Accord de coopération stratégique militaire entre le Maroc et le Mali pour renforcer la stabilité régionale    François Bayrou reçoit samedi 22 février Aziz Akhannouch à Matignon pour un entretien bilatéral, le premier entre les deux hommes    Sitail échange avec les étudiants de l'Université Paris Dauphine–PSL sur les perspectives de développement au Maroc    France 24 dénonce l'implication de l'Algérie dans la désinformation médiatique contre le Maroc    Qualifs. Afrobasket 25 : L'équipe nationale s'incline en ouverture    Europa League / Tirage des huitièmes: En-Nesyri vs Igamane et Aguerd vs Mezraoui    Tiznit : livraison du stade de la Marche-Verte après sa rénovation par la FRMF    Le Maroc élu à la présidence du Forum des présidents des Commissions des AE des parlements africains    Alex Pinfield, nouveau ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, succède à Simon Martin    Al Hoceima : Arrestation d'un suspect lié à un réseau de migration illégale et de traite humaine    Un Marocain soupçonné du meurtre de sa conjointe transgenre en Thaïlande arrêté en Turquie    Le tunnel de trafic de drogue Maroc - Ceuta, 50 mètres de long et plusieurs galeries    Le célèbre chef français Cyril Lignac se régale de la cuisine marocaine à Marrakech    La justice marocaine annule l'expulsion d'un Ouïghour recherché par la Chine    Exportation de résine de cannabis à usage médical : premier agrément accordé au Suisse Medropharm AG    Honduras: Ould Errachid se voit confier la coprésidence du Forum économique parlementaire Maroc-FOPREL    La signature marocaine, référence internationale de la légitimité de la diversité et de l'altérité (André Azoulay)    L'Humeur : Quand le CCM se ligue contre les festivals    Botola D1/J22: Le champion '' officieux'' face au premier ''potentiel'' barragiste en ouverture, ce vendredi !    Une cache d'arme découverte dans une zone montagneuse ayant servi de base arrière à la cellule terroriste démantelée mercredi au Maroc    Sahara : Des députés européens refoulés à Laayoune    Aicha BELARBI : La féministe de la parité en suspens    Doukkala : L'effet bénéfique des pluies sur l'esprit humain    Africa Fashion Up lance son appel à candidatures    Ayra Starr marque les esprits aux MOBO Awards 2025    «Une femme sur le toit», le captivant roman de Souad Benkirane    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Israël, Palestine : qu'est-ce qu'une «intifada» ?
Publié dans H24 Info le 08 - 12 - 2017

Après la décision américaine de transférer son ambassade à Jérusalem, le leader du Hamas s'est prononcé pour le lancement d'une nouvelle «intifada». Ce terme, signifiant «soulèvement» en arabe, est associé aux deux grandes révoltes palestiniennes de 1987 et 2000. Le spectre d'une troisième intifada resurgit depuis régulièrement.
Les Palestiniens ont appelé, ce jeudi, à une grève générale et à des manifestations dans les territoires occupés pour protester contre la reconnaissance américaine de Jérusalem comme la capitale d'Israël, alors que le mouvement islamiste du Hamas allait plus loin encore en se prononçant pour une «nouvelle intifada», selon les mots de son chef, Ismaïl Haniyeh. «Intifada», un terme arabe qui signifie «soulèvement» et qui fait écho à deux moments historiques du conflit israélo-palestinien.
Alors que le risque d'une escalade est craint par de nombreux Etats à travers le monde, qui ont été nombreux à mettre en garde Washington contre le transfert de son ambassade, Le Figaro revient sur les deux «intifida» de 1987 et de 2000, mais aussi sur la crainte récurrente du lancement d'une troisième intifada.
De 1987 à 1993, la première intifada ou la «guerre des pierres»
La première intifada a lieu vingt ans après la Guerre des six jours de 1967 qui a vu Israël occuper Jérusalem-Est, la Cisjordanie et la Bande de Gaza. Sous l'impulsion de Yasser Arafat, dirigeant du Fatah, les organisations palestiniennes choisissent la lutte armée, procédant à de nombreux sabotages et à des attentats.
Pourtant, l'intifada de 1987, il y a tout juste trente ans, n'est pas lancée par les organisations palestiniennes, alors en exil. «C'est chez les Palestiniens de l'intérieur qu'un sursaut spontané a lieu dans les territoires occupés par Israël. Grèves et révoltes non armées caractérisent ces événements», écrit Olivier Carré, directeur de recherche au Ceri à Sciences Po Paris, dans l'Encyclopédie Universalis. Yasser Arafat soutient alors le mouvement populaire. En 1998, il proclame l'Etat palestinien, tout en reconnaissant celui d'Israël, et renonce au terrorisme.
Fortement médiatisée, la «guerre des pierres», lancées contre les soldats israéliens, n'a pas débouché sur un conflit armé, même si des bouteilles incendiaires artisanales succèdent rapidement aux cailloux. Une «résistance passive» s'organise parallèlement, avec le boycott des produits israéliens, le refus de payer les taxes et les impôts et l'organisation de grèves générales. La riposte israélienne est néanmoins virulente: arrestations, expulsions, cas de torture, ripostes armées quotidiennes. «L'intifada se solde par 1.260 Palestiniens tués par l'armée israélienne ou des colons, 970 Palestiniens "collaborateurs" et 205 Israéliens tués par les Palestiniens», explique Olivier Carré. En 1993, la guerre des pierres s'achève avec la signature des Accords d'Oslo par le premier ministre israélien, Yitzahak Rabin, et Yasser Arafat, qui devient, en 1996, le président de la nouvelle Autorité palestinienne.
De 2000 à 2005, l'intifada Al-Aqsa, marquée par la violence
Dans les deux camps, les détracteurs des accords d'Oslo sont nombreux. Les négociations échouent en juillet 2000 à Camp David, aux Etats-Unis. Des sujets sensibles sont abordés, comme le tracé des frontières ou le statut d'Israël. Les dirigeants palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem, Ouest et Est, comme sa capitale «éternelle et indivisible».
C'est dans ce contexte qu'Ariel Sharon, alors membre de l'opposition israélienne et premier ministre de 2001 à 2006, se rend en septembre 2000 sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem, où il revendique la souveraineté de ce lieu symbolique pour les Palestiniens, ce qui déclenche la seconde intifada. L'«intifada Al-Aqsa» – du nom de la mosquée qui se trouve sur l'Esplanade – va rapidement se militariser, contrairement à la première, avec des centaines d'attentats-suicides palestiniens, ciblant principalement des civils. L'armée israélienne répond notamment par des frappes aériennes.
«Plus qu'un mouvement de masse qui mobiliserait une large proportion de la population civile, [la deuxième intifada] renvoie à une succession d'affrontements, aussi violents que localisés, dans lesquels des secteurs limités de la société palestinienne sont impliqués. Il n'en bénéficie pas moins d'un fort soutien populaire qui va croissant», écrit Aude Signoles, maître de conférences à l'Institut d'études politique d'Aix-en-Provence, dans l'Encyclopédie Universalis. Le conflit, qui dure jusqu'en 2005, va causer la mort de plus de 3000 Palestiniens et 1000 Israéliens.
Les craintes récurrentes d'une troisième intifada
La crainte d'une troisième intifada réapparaît régulièrement. Défendant depuis 1993 la voie d'une solution diplomatique pour sortir du conflit israélo-palestinien, l'Autorité palestinienne, dominée par le Fatah, est politiquement affaiblie. En 2006, le parti islamiste du Hamas, qui a été créé en 1988 pendant la première intifada et qui considère les accords d'Oslo comme une trahison, remporte largement les élections législatives et prend de facto le pouvoir dans la Bande de Gaza, mais pas en Cisjordanie, où l'Autorité palestinienne conserve le sien. Lié aux Frères musulmans et considéré comme un mouvement terroriste dans de nombreux pays, le Hamas a renoncé l'année précédente aux attentats-suicides, mais privilégie le tir de roquettes et de missiles sur les villes israéliennes.
Son renforcement au détriment du Fatah va conduire à un durcissement de la politique israélienne. Un blocus est organisé contre la Bande de Gaza depuis 2007, ce qui mène à une aggravation de la situation économique et sociale. L'armée israélienne intervient plusieurs fois dans les territoires palestiniens. En 2008, après l'opération israélienne «Plomb durci», Khaled Mechaal, le chef du Hamas en exil, appelle, sur Al-Jazeera, à «une intifada». En 2015, commence ce qui est appelé «l'intifada des couteaux», mais qui, par son ampleur, ne peut être comparé à celles de 1987 et 2000. Des centaines d'attaques isolées à l'arme blanche ou des attentats à la voiture piégée ont depuis été commis par des Palestiniens, entraînant des ripostes de l'armée israélienne. Néanmoins, cette vague de violence ne s'est pas transformée en soulèvement général des territoires palestiniens, l'Autorité palestinienne condamnant officiellement les attentats.
L'appel du leader du Hamas de lancer une nouvelle intifada après la décision de Donald Trump de transférer à Jérusalem l'ambassade américaine entre dans cette longue série de crises plus ou moins aiguës, toutes marquées par le souvenir des deux intifadas de 1987 et 2000.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.