De camps David à Oslo (Deuxième partie) 1987 : En décembre débute l'Intifada ou «guerre des pierres», une résistance populaire conduite par les Palestiniens de l'intérieur. Elle naît d'abord à Gaza puis s'étend à toute la Cisjordanie. 1988 Lors du 19ème Conseil National Palestinien, l'OLP se déclare prête à instaurer «une autorité nationale indépendante» en bon voisinage avec Israël. Il s'agit d'une reconnaissance implicite d'Israël. Yasser Arafat, lors d'un discours prononcé devant l'Assemblée générale des Nations unies, reprend les déclarations du CNP et réaffirme sa condamnation du terrorisme sous toutes ses formes. Cette position de conciliation pousse Washington à accepter l'ouverture d'un «dialogue substantiel» avec l'organisation palestinienne. Par ailleurs, la Jordanie renonce officiellement à sa souveraineté sur la Cisjordanie au profit de l'OLP. 1989 - 2 mai : en France, Yasser Arafat est reçu pour la première fois à l'Elysée par François Mitterrand. - 2 janvier : Ezer Weizman, ministre des Sciences (et futur chef de l'Etat israélien) est limogé pour avoir rencontré un membre de l'OLP 1990 La Guerre du Golfe éclate dès le 2 août, suite à l'invasion du Koweït par l'armée irakienne. L'OLP soutient l'Irak qui multiplie les bombardements sur Israël. Mais Israël a choisi de ne pas riposter afin d'éviter l'embrasement du Proche-Orient De leur côté, les Etats-Unis engagent de grandes manœuvres pour parvenir à une paix globale dans cette région. 1991 - 12 mars : le secrétaire d'Etat américain James Baker rencontre pour la première fois des personnalités palestiniennes des territoires occupés. - 30 octobre : ouverture à Madrid (Espagne) d'une conférence de paix. Israéliens, Palestiniens -des territoires occupés, et non de l'OLP- , Jordaniens et Syriens se rencontrent sous le co-parrainage de George Bush (père) et de Mikhaïl Gorbatchev 1992 Elections législatives en Israël : les travaillistes remportent la majorité des suffrages. Itzhak Rabin est alors nommé Premier ministre, Shimon Peres ministre des Affaires Etrangères. - 14 janvier : les Palestiniens remettent à la délégation israélienne leur projet d'autonomie dans les territoires occupés. - 27 avril : une session de pourparlers se déroule pour la première fois en présence d'observateurs de l'OLP à Washington - 16 décembre : à la suite de l'assassinat d'un soldat israélien par le Hamas, le gouvernement expulse plus de 400 islamistes palestiniens au Sud-Liban. 1993 - 19 janvier : le Parlement israélien abroge la loi interdisant les contacts avec l'OLP. - Juillet-août : des rumeurs font état de contacts secrets entre Israël et l'OLP. - 13 septembre : Israël et l'OLP signent à Washington un accord de principe («Oslo I») sur une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans. Le Premier ministre israélien Itzhak Rabin et Yasser Arafat échangent une poignée de main historique. 1994 - 25 février : un extrémiste juif, le docteur Baruch Goldstein, massacre 29 Palestiniens en prière au Caveau des patriarches à Hébron. - 4 mai : accord du Caire sur l'autonomie de la bande de Gaza et de la ville de Jéricho (Cisjordanie). L'Autorité palestinienne s'installe dans les zones nouvellement autonomes. - 1er juillet : retour de Yasser Arafat à Gaza. 1995 - 28 septembre : Israël et l'OLP signent à Washington l'accord négocié à Taba («Oslo II») étendant l'autonomie en Cisjordanie et prévoyant une série de retraits israéliens par étapes. - Fin 1995 : Israël se retire de six villes de Cisjordanie qui deviennent autonomes. 1996 20 janvier : Yasser Arafat est élu président de l'Autorité palestinienne et ses partisans remportent les 2/3 des 80 sièges du Conseil législatif. 24 avril : le CNP (parlement palestinien en exil), réuni pour la première fois en Palestine, élimine de sa charte les articles mettant en cause le droit à l'existence de l'Etat d'Israël. 29 mai : les Israéliens élisent comme Premier ministre Benyamin Netanyahu, chef de la droite nationaliste, opposé aux accords d'Oslo. 24 septembre : l'ouverture par Israël d'un tunnel sous l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem provoque de violents affrontements entre l'armée israélienne et des manifestants palestiniens, qui font plus de 70 morts. 1997 15 janvier : Netanyahu et Arafat concluent un accord sur un retrait partiel israélien de la ville d'Hébron en Cisjordanie. 7 mars : l'annonce unilatérale par Israël d'un retrait de 9 % de la Cisjordanie (les Palestiniens réclament 30%) provoque une nouvelle crise. 18 Mars : Israël met en chantier une nouvelle colonie juive à Abou Ghneim (Har Homa) près de Bethléem, dans la partie occupée de Jérusalem-Est, ce qui enlise un peu plus le processus de paix. 30 novembre : Israël accepte le principe de retrait limité de Cisjordanie (sans en fixer l'ampleur ni la date), assorti de conditions draconiennes. La presse israélienne parle de 6 à 8% de territoires évacués. 1998 14 janvier : Israël annonce qu'il gardera sous son contrôle de larges parties de la Cisjordanie, même en cas d'accord de paix avec les Palestiniens. 21 juin : en dépit des critiques des Etats-Unis et de l'Union européenne, le gouvernement israélien décide la création d'une super-municipalité de Jérusalem qui englobe plusieurs colonies de Cisjordanie, et double ainsi de volume. 23 octobre : Arafat et Netanyahu signent à Wye Plantation (Etats-Unis) un accord destiné à sortir le processus de paix de l'impasse : Israël transfèrera à l'administration palestinienne, en trois étapes, 13% supplémentaires du territoire de la Cisjordanie encore sous son contrôle. Décembre : Bill Clinton est le premier président américain reçu en visite officielle par un Etat Palestinien virtuel. Inauguration de l'aéroport de Gaza, sous contrôle israélien. 1999 17 mai : les Israéliens élisent Ehud Barak (travailliste) au poste de Premier ministre. 4 septembre : signature, à Charm-el-Cheikh (Egypte), d'un accord fixant les dates des retraits israéliens de Cisjordanie, afin de relancer le processus de paix moribond. 2000 13 février : nouveau retard dans les négociations ; les deux parties ne parviennent pas à signer un accord-cadre définissant les grandes lignes d'un règlement final, conformément au mémorandum signé à Charm-el-Cheikh en septembre 1999. 21 mars : avec un nouveau retrait de l'armée israélienne de 6,1% de Cisjordanie, l'Autorité palestinienne contrôle désormais, partiellement ou totalement, 40 % du territoire. 15 mai : le parlement israélien vote le transfert à l'autorité palestinienne de 3 localités proches de Jérusalem, dont Abou Dis, souvent présentée comme le siège de la capitale d'un futur Etat palestinien. 11-25 juillet : échec du sommet israélo-palestinien de Camp David. Aucun accord n'est conclu entre les deux parties. 28 septembre : la visite du chef du Likoud, Ariel Sharon, sur l'Esplanade des Mosquées (Jérusalem-est), troisième lieu saint de l'islam, provoque de violentes émeutes en Israël et dans les territoires palestiniens, faisant plus de 90 victimes. C'est le début de la deuxième Intifada (2000-2005). 2001 29 janvier : Israël et les Palestiniens annoncent avoir réalisé de sérieux progrès dans les négociations de Taba. Ehud Barak décide de les ajourner jusqu'à l'élection du chef du gouvernement le 6 février, estimant impossible un accord avant cette date. 6 Février : Ariel Sharon est élu premier ministre en Israël avec une avance de 25 points sur Ehud Barak. 4 décembre : Israël lance des raids d'une ampleur sans précédent dans les territoires palestiniens. Yasser Arafat, déclaré «hors-jeu» par Ariel Sharon, ne peut plus sortir de Ramallah, encerclée par l'armée israélienne. 2002 29 mars : l'état hébreu lance une offensive dans les territoires occupés baptisée «rempart défensif». La Mouqataa, le quartier général d'Arafat à Ramallah, est partiellement détruit et le leader palestinien est coupé du monde. 15 avril : Marwan Barghouti, le chef du Fatah en Cisjordanie, est capturé par l'armée israélienne. Des retraits inachevés 2003 14 février : cédant aux pressions internationales pour des réformes au sein de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat donne son accord à la nomination d'un Premier ministre. 19 mars : Yasser Arafat propose de nommer Mahmoud Abbas, un pragmatique notoire, au poste de Premier ministre. 29 avril : Mahmoud Abbas et son cabinet reçoivent l'investiture du parlement palestinien Son investiture lève le dernier obstacle à la publication de la «feuille de route», plan de paix international prévoyant la création d'un Etat palestinien d'ici à 2005 29 juin: Mahmoud Abbas obtient du Hamas, du Jihad islamique puis du Fatah, une trêve temporaire des attaques anti-israéliennes. 20 août: au lendemain d'un attentat suicide qui fait 21 morts et une centaine de blessés à Jérusalem-ouest, Mahmoud Abbas rompt les contacts avec les groupes du Hamas et du Jihad islamique. 25 août: à l'insu du premier ministre, Yasser Arafat nomme l'ancien chef de la Sécurité préventive en Cisjordanie, Jibril Rajoub, au poste de conseiller aux affaires de sécurité. 6 septembre: Mahmoud Abbas annonce sa démission au Parlement palestinien, invoquant des obstacles intérieurs, israéliens et américains à son action. 7 septembre: Yasser Arafat offre au président du parlement, Ahmed Qoreï, le poste de premier ministre. 5 octobre: Yasser Arafat décrète l'état d'urgence dans les territoires, au lendemain d'un attentat suicide en Israël qui a tué 20 personnes.