Les maladies cardiovasculaires –cardiopathies et accidents vasculaires cérébraux– qui font 17,1 millions de victimes chaque année, sont la première cause de mortalité dans le monde. La Journée mondiale du cœur, organisée chaque année en septembre, a pour but de mieux faire connaître au grand public les principaux facteurs de risque de ces maladies ainsi que les moyens de les combattre, par exemple en surveillant son poids et en faisant régulièrement de l'exercice physique.(OMS) A l'occasion de la Journée mondiale du cœur, que le monde célèbre le 29 septembre 2011, il est utile de rappeler que les affections cardiovasculaires demeurent l'une des principales causes de mortalité chez nous au Maroc et partout dans le monde. Cependant, les accidents cardiaques et cérébraux ne doivent pas être considérés comme une fatalité. L'épidémie des maladies cardiovasculaires pourrait disparaître en 2050 si l'on appliquait à la population mondiale quelques principes hygiéno-diététiques simples. C'est ce qu'a avancé le professeur Salim Yusuf, célèbre cardiologue de l'Université d'Hamilton au Canada, lors du congrès EuroPrevent en avril 2011 à Genève. En effet, si certains de nos comportements, plus ou moins dictés par la vie moderne, sont néfastes, ils sont dans le même temps parfaitement modifiables, avec à la clé un bénéfice majeur pour notre santé et celle de nos proches. Cesser totalement de fumer est sans conteste le moyen le plus rapide, le plus efficace et le plus sûr pour réduire son risque cardiovasculaire. Le sevrage tabagique n'est certes pas facile. Mais les substituts nicotiniques sont sans danger et d'une grande aide, et les consultations anti-tabac, de plus en plus souvent présentes dans les hôpitaux, optimisent réellement les chances de réussite de l'arrêt du tabac. Mais un des grands enjeux de la lutte contre le tabac, c'est la prévention, tout particulièrement auprès des plus jeunes et les mineurs. La Fédération Française de Cardiologie a voulu faire passer le slogan suivant "Jamais la première !"Voir les adultes fumer est pour les enfants l'une des causes majeures de stimulation au tabac. Et pour illustrer cette mise en garde, on peut citer l'initiative du maire de New-York qui a instauré en mai dernier une interdiction totale de fumer dans l'ensemble de ses parcs, squares, plages et autres lieux de plein air. Là-bas aussi, l'argument de L'exemplarité a prévalu. L'activité physique régulière doit être considérée comme une règle de vie constante. Il faut accorder à notre corps, trois à quatre fois par semaine, des moments qui lui sont spécifiquement dédiés : marche vive, natation, golf, jogging, vélo, toute activité non épuisante Et régulière est bénéfique. Les adolescents qui pratiquent régulièrement un sport continueront à l'âge adulte. Et les jeunes filles aussi doivent se sentir concernées. En effet, plus tard, contrairement à une idée encore trop répandue, elles ne seront en rien protégées contre les maladies cardiovasculaires qui sont aujourd'hui la première cause de décès chez les femmes, devançant la mortalité de tous les cancers. Troisième pilier d'une bonne santé cardiovasculaire : une alimentation équilibrée. Partie des Etats-Unis, l'obésité et son aboutissement fréquent, le diabète de la maturité, gagnent l'Europe et surtout les pays du Moyen-Orient et de l'Orient qui s'occidentalisent et acquièrent les mêmes mauvaises habitudes alimentaires : trop de produits sucrés, carnés, trop de graisses. Portée par des campagnes publicitaires massives, cette "néfaste nourriture" comme on a pu la nommer, se généralise et met en danger notre santé. Dans ce contexte, la plus grande attention doit être portée aux recommandations diététiques. Elles doivent nous amener à revoir nos habitudes de vie et à adopter une alimentation saine et équilibrée. Et les effets bénéfiques de ces trois règles de vie ne se limitent pas aux seules maladies cardiovasculaires. En effet, combattre ce trio nocif trop souvent réuni, tabac, sédentarité et mauvaise alimentation, c'est non seulement réduire le nombre des affections cardiovasculaires. Mais c'est aussi diminuer l'incidence des cancers, des maladies respiratoires et du diabète, quatre affections chroniques qui sont pour l'Organisation Mondiale de la Santé responsables de la moitié des décès de la planète. Pour que la prophétie du professeur Yusuf se réalise, ce message doit être délivré en premier lieu aux plus jeunes. L'héritage génétique n'est à ce jour pas modifiable, mais nous pouvons léguer aux générations à venir des comportements sanitaires de bon sens. Une grande partie de notre santé, ainsi que celle de nos enfants, est entre nos mains. Dr ARRAS Bouchaib CARDIOLOGUE / CARDIO-PEDIATRE AU CHP TAROUDANT. Email : Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir