Très bonne progression de la Russie, la Pologne, la Hollande et la Norvège. Les chiffres annoncés par Abderrahim Oummani président du CRT Agadir SMD, lors d'un point de presse à l'occasion du lancement de la première édition du Carnaval d'Agadir, font sortir une baisse dans les différents marchés traditionnels et principaux de la destination. C'est ainsi que l'analyse du cumul des arrivées et des nuitées enregistrées dans les hôtels classés de la ville d'Agadir durant les huit premiers mois de l'année 2008 se présente comme suit : 514 901 arrivées en 2008 contre 527 773 en 2007, soit une baisse de -2,42%. Pour les nuitées, la destination balnéaire a enregistré 3 027 078 nuitées en 2008, contre 3 240 841 en 2007, soit une baisse de -6,60%. Par contre, d'autres marchés émetteurs sont en très bonne progression à la fois en nombre d'arrivées et comme en nuitées. Pour les nuitées, la Russie, arrive en tête avec plus de 64% ( 61,46 en arrivées), la Pologne plus de 39% ( arrivées 24,22), la Hollande plus de 37% ( arrivées 36,54), la Norvège plus de 23% (arrivées 34,17) , le Portugal plus de 21% (arrivées 20,07) ou la Finlande plus de 14% ( arrivées 17,82) ; les marchés traditionnels principaux, sont par contre tous en baisse, très sérieuse pour certains. C'est le cas pour le marché anglais qui enregistre une baisse de -37,08 % en nuitées et de -35,12 en arrivées. Baisse catastrophique pour le marché danois avec –60,23% en nuitées et de –65,83% en arrivées ; la Suède avec une baisse de -30,02% en nuitées et de -29,26% en arrivées ; le marché allemand continue toujours sa baisse :-12,07% en nuitées et de -11,68% en arrivées, la Belgique avec -11,03 en arrivées et de -10,49% en arrivées. Même le marché N°1 de la destination, le marché français en l'occurrence a accusé une baisse de –2,5% en nuitées et de –0,04% en arrivées. A savoir que la durée de séjour dans la même période ( les premiers huit mois de 2008) a enregistré une légère baisse soit 5,88 en 2008 contre 6,14 en 2007. Ces chiffres concernant la baisse sont inquiétants ( la baisse est toujours inquiétante et jamais réjouissante) ont le grand avantage ( tout de même) de refléter la réalité sur place dans la destination, car ils sont issus des nuitées et arrivées purement touristiques, donc enregistrés dans des hôtels classés. Ils ne font pas référence aux arrivées aux postes frontières qui gonflent les arrivées, se voulant être touristiques par les milieux responsables de tutelle, contre l'avis des professionnels de terrain qui, de tout temps, refusent cette approche qui fait gonfler les statistiques officiels, à l'échelon national. Et ils ont complètement raison, car toute arrivée aux postes frontières n'est pas forcement touristiques même si elle est d'origine étrangère, c'est le cas pour les résidents étrangers travaillant au Maroc et de leur famille, celle des Marocains portant une double nationalités et mariés à des étrangères… Dans un contexte plus général, il est à savoir que la destination Marrakech, première destination touristique du pays enregistré également une baisse, à la fois au niveau du marché français et d'autres marchés émetteurs. Moralité, si les deux principales destinations touristiques du pays enregistrent des baisses effectives, on ne comprend pas comment peut-on lire des chiffres positifs à l'échelon national. Le gros du tourisme national, tant en matière d'arrivées touristiques qu'en nuitées, se trouve d'abord à Marrakech et à Agadir. A titre de rappel, ces deux destinations renferment 60% de la capacité d'hébergement dans le pays et assurent 60% des nuitées et des arrivées touristiques. S'il y a référence touristique, il y a, c'est d'abord à travers ces deux destinations, pour rester à la fois très professionnel, très réaliste et pour en tirer les conséquences qu'il faut pour le développement touristique du pays. Dans ce tableau pas très réjouissant, à noter avec grande satisfaction tout de même, à Agadir la bonne performance tant en arrivées qu'en nuitées de la Russie et de la Pologne. C'est deux marchés ont été lancés par les professionnels d'Agadir soutenus par le travail méritant de Fouad Hajjoui, délégué ONMT en Autriche chargé de la Russie et les pays de l'Est. Au moment que les ex-responsables de l'ONMT et du ministère du tourisme, ignoraient complètement ces marchés émergeants, les professionnels gadiris avaient fait le nécessaire en matière promotionnelle et de contacts directs avec les TO intéressés et à ce jour, récolent les fruits de leur travail. Un travail similaire doit se faire dans les marchés scandinaves et nordiques et là , la responsabilité est partagée à la fois par les professionnels d'Agadir et par l'ONMT. ON ne peut concevoir que pour de tels marchés émetteurs, il n'y ait pas eu de bonnes actions promotionnelles et de marketing depuis plus de 14 ans. C'est très grave et absolument aberrant. L'ONMT en tant qu'outil officiel et premier responsable de la promotion touristique du produit Maroc, doit avoir la clairvoyance de s'intéresser sérieusement à tous les marchés émetteurs européens, à l'instar de ce que fait la concurrence tunisienne particulièrement, entre autres. Parler aujourd'hui encore de marchés prioritaires, dans lesquels l'ONMT lance actuellement une campagne de promotion, tout en ignorant le reste des marchés émetteurs ( Russie, Pologne, Scandinavie, Hollande…) est absolument inadmissible. C'est une grave erreur stratégique. Pour développer son tourisme, le Maroc a besoin de l'apport de tous les marchés. Il a besoin également de délégations à l'étranger, bien gérées, en nombre suffisant en personnel, en moyen matériel et implantées un peu partout, là où il faut, non seulement dans les capitales européennes, mais également dans les villes chef de région de ces pays émetteurs de touristes (Allemagne, Angleterre, Scandinavie, Russie etc…). L'exemple de la Tunisie, de la Turquie et de l'Egypte est très révélateur à ce sujet. C'est en comparant ce que l'on fait au travail de la concurrence que l'on peut mesurer à sa juste valeur ce qu'on fait. L'autosatisfaction aveugle. C'est un mauvais critère, notamment en matière marketing touristique et commercial. Certains responsables touristiques se gargarisent des performances du marché français, qui reste le premier marché émetteur au niveau national, tant au niveau d'Agadir et de Marrakech. Si le Maroc arrivé à faire plus de 1 600 000 arrivées touristiques françaises ( aux postes frontières), c'est que le volet politique et celui des relations économiques y sont pour beaucoup. La concentration de nos RME, en France y est pour beaucoup également. Les relations bâties en la France et le Maroc depuis des décennies le sont aussi, rappelons-le. Moralité, ce n'est donc nullement un travail fantastique de l'ONMT, ni des responsables du tourisme. L'arrivée des compagnies aériennes low cost ( à bas prix) a sérieusement changé la donne notamment entre la France et la destination phare du pays, Marrakech. Pourquoi alors le marché allemand baisse depuis des années ? Pourquoi on ne fait rien pour développer le marché scandinave et nordique ( façon de parler, en tout cas ce que l'on fait reste infime et de loin très insuffisant, par rapport au potentiel existant dans ces marchés)? La réalité de la promotion touristique du produit marocain est bien en, deçà de ce qui se doit se faire. La destination Agadir se bat, pratiquement seule et sur plusieurs fronts, pourtant elle ne jouit nullement de cet avantage de l'aérien ( à la fois dans son volet vols directs et low cost ) mais arrive, tant bien que mal, à s'en sortir malgré cet handicap, du fait qu'il reste la destination balnéaire N°1 du pays dont le développement en matière d'infrastructure d'accueil est en développement progressif. Du fait également de la ténacité de terrain et du sérieux de ces professionnels qui ne lâchent pas prisent, qui restent vigilent et fait tout leur possible pour que le tourisme aille mieux. Si travail conséquent était enregistré effectivement par les responsables du tourisme, ONMT en tête, on l'aurait remarqué sur les autres marchés émetteurs principaux du pays, celui de l'Allemagne, de l'Angleterre, de la Scandinavie, de l'Italie, du Benelux etc… Or tous ces marchés au fil des années, sont soit en baisse sinon en augmentation en dents de scie, liée directement au bon vouloir des TO. La promotion marocaine n'a jamais été agressive, présente dans le terrain d'une manière permanente et à travers les divers moyens de communication et médias. Elle s'es toujours faite à coup d'action ponctuelle. Or, désormais, avec le regroupement des TO et la naissance des deux géants allemands, TUI et Thomas Cook, a moindre degré ITS, la donne se complique plus. L'entrée en jeu des low cost et du e-tourisme, en matière de commercialisation touristique doivent être pris en bonne considération à la fois par les responsables du tourisme comme par les professionnels. Les règles du jeu ne sont plus, désormais, comme avant. IL va falloir s'in intégrer sérieusement avec le dynamisme et le professionnalisme qu'il faut, tant au niveau régional que national. IL y va du développement de notre tourisme, qui reste le secteur prioritaire dans l'économie de notre pays. Une nouvelle stratégie promotionnelle, qui s'intègre dans l'environnement touristique international actuel, doit être adoptée, avec les moyens humains, matériels et de NTCI, qu'il faut. A bon entendeur, salut.