La 17 ème édition du MITT Mosou, le plus grand salon du tourisme de Russie et dans la Fédération de Russie, apporte de grands espoirs de développement du marché russe sur Agadir, en particulier. Avec la signature de six contrats entre l'ONMT et les plus grands TO russes, la programmation de sièges va doubler en 2010. Elle passe ainsi de 13 000 à 26 000, soit une augmentation de 100%. Une belle performance, car on n'aura jamais vu un marché émetteur augmenter de la sorte. La destination balnéaire Agadir reste la destination préférée des Russes. Durant les journées professionnelles du MITT Moscou, le président du CRT Agadir SMD, Abderrahim Oummani, en présence du délégué ONMT pour l'Autriche et las pays de l'Est, Fouad Hajoui, qui supervise le marché russe et du délégué ONMT à Moscou, Samir Soussi, rejoints par le responsable des marché à l'ONMT, Jamal Kilito, ont reçu les responsables de six grands TO russes. Des TO qui ont annoncé tous une bonne programmation pour l'été 2010, Capital Tours, Coral Travel (qui programme pour la première fois le Maroc avec 12 000 clients dont 10 000 sur Agadir), Ben tour/Anexe Tour et Space Travel. La satisfaction de la participation du CRT Agadir au MITT est considérée largement satisfaisante à la fois par le président du CRT et par les professionnels qui y ont participé. Il est à signaler, à ce sujet, que plus de 20 professionnels gadiris (hôteliers et voyagistes) ont assisté à la 17 ème édition du MITT Moscou, salon international qui a pris ces dernières années une assez grande importance avec la participation notamment en 2009, lors de la 16 ème édition, de 3000 exposants venus de 118 pays qui ont reçu pas moins de 100 000 visiteurs. La destination balnéaire Agadir a connu depuis l'arrivée du marché russe en 2002, une progression continue. Le marché russe a été développé avant tout par les professionnels d'Agadir, à travers le CRT, organisme associatif des plus efficaces de pays. L'implication des hôteliers et des voyagistes gadiris associée au dynamisme de Fouad Hajoui, délégué OMT et responsable depuis 2002 du marché russe, a donné de bons résultats Ainsi, en 2005 à titre d'exemple, la destination a reçu 3760 russes pour atteindre 11 620 en 2009, soit 29 900 nuitées en 2005, pour 95 630 nuitées en 2009. Il reste à savoir que ces chiffres, positifs, notamment avec l'augmentation de 100 % pour 2010, restent bien modestes par rapport au potentiel russe existant et aux chiffres que peut réaliser le Maroc. Malheureusement, le handicap de la capacité d'hébergement bloque les TO qui ne peuvent s'engager sur des ventes plus importantes ; à l'instar de ce qu'ils font dans les autres destinations. La preuve en est que les pays concurrents font, et de loin, beaucoup plus de touristes russes: 2 212 000 clients pour la Turquie, 2 035 000 pour l'Egypte et 130 000 pour la Tunisie. En d'autres termes, le problème se trouve non pas chez les TO émetteurs, mais chez le pays récepteur, le Maroc, dont la destination balnéaire phare est Agadir (les russes voyagent d'abord à l'étranger à la recherche du balnéaire) qui n'a pas la capacité requise en matière d'unités hôtelières situées en front de mer. Et tant que la station balnéaire Taghazout, vivement attendue, n'est pas réalisée, tant que sa consoeur, la station Tifnit, n'est réalisée non plus, ce problème persistera, car à Agadir, il n'y a plus de lots de terrain disponibles dans le secteur touristique, principalement en front de mer. Une fois même ces deux nouvelles stations réalisées et les hôtels actuels rénovés, on sera toujours loin de la concurrence et des destinations comme Antalya en Turquie ou Charma Cheikh et Ourgada en Egypte. Ainsi, dans les meilleurs cas de figure dans les cinq ans à venir, le Maroc pourra recevoir dans le meilleur des cas 500 000 clients russes. Ce qui reste tout de même intéressant du point de vue de la diversité des marchés émetteurs à destination du Maroc. Ceci avec obligatoirement une politique promotionnelle agressive et des campagnes de communication bien ficelées (ce qui n'est pas le cas malheureusement actuellement), dans tout le territoire russe et principalement dans les grandes régions à fort potentiel économique et départs en voyages à l'étranger. Autre problème handicapant à signaler est le contrôle à priori exercé sur l'ONMT, par le ministère des finances, selon la réglementation et les procédures administratives courantes. Or dans le domaine du tourisme, on a affaire à des privés à 100% qui réclament une réactivité immédiate. Les TO exigent de la rapidité à la fois dans la décision et dans l'exécution, ce qui n'est pas focément le cas chez nous contrairement à nos concurrents (Tunisie, Turquie et Egypte). D'ailleurs ce «blocage du budget» qui se fait là où l'ONMT à des délégations à l'étranger, porte un vrai préjudice à l'exécution à temps des engagements vis-à-vis des partenaires touristiques du Maroc, allant jusqu'à ôter toute crédibilité aux délégations à l'étranger. Il va falloir que cela cesse et qu'on revoie autrement ces règlementations et ces procédures (tout en optant pour la rigueur du contrôle bien sûr qui peut se faire efficacement, à postériori), pour accompagner véridiquement le développement touristique du pays qui a fait du secteur une priorité économique. L'objectif étant d'être réactifs et crédibles aux yeux des TO des pays émetteurs de touristes. Cependant, les délégations de l'ONMT à l'étranger doivent être également renforcées par les moyens humains et matériels suffisants pour s'acquitter de leur mieux de leur mission. A signaler au volet aérien, qu'un staff de la compagnie nationale RAM, constitué par A. Zouiten, Mourad Kanabi et F. Zamakhchari, a rencontré des responsables des TO russes dans la perspective de lancer des lignes entre Moscou et Casablanca et éventuellement des charters entre Moscou et Agadir. Il faut signaler pourtant que la RAM est plus intéressée par le développement du hub de Casablanca, qui lui génère de l'activité et du chiffre. Par contre les opérateurs touristiques nationaux et européens voient dans la politique du hub une complication à leurs clients qui se voient obligés de passer par Casablanca pour vivre de très longues attentes avant de continuer sur Agadir, Marrakech, Ouarzazate ou Fès par exemple. Il est certain que la politique du hub est suivie par de grandes compagnies aériennes, c'est le cas de Madrid, de Frunkfort, de Paris notamment à l'aéroport Charles de Gaulle. Sauf que dans ces grands aéroports tout est géré écoute des passagers. L'information est délivrée à temps, l'assistance aussi. Bref il est grand temps que cela change sérieusement et on comprend alors pourquoi les professionnels du tourisme et les opérateurs internationaux optent pour des vols de point à point (avec des charters), ce qui a d'ailleurs fait la bonne réputation des le low cost, à côté de leurs tarifs bien compétitifs. En tout cas, chez les TO émetteurs, la RAM applique une stratégie que leur raison ne comprend pas souvent, la preuve en est que les TO russes attendaient une proposition des tarifs charters qu'ils n'ont pas pu avoir à Moscou. Ce qui risque d'entacher l'implication de la RAM, bien qu'officiellement on nous annonce une ouverture des lignes, vers fin 2010. Mais d'ici là tout peut changer On en a eu des précédents.