Promotion : la leçon d'Helsinki Peut-on vendre un produit touristique sans promotion aucune ? Cette question semble un peu saugrenue, à premier abord, mais hélas décrit une vérité affreuse concernant le cas de la destination balnéaire Agadir, vis- vis- vis du marché scandinave et nordique. Voilà plus de 13 ans que la destination n'avait engagé aucune publicité institutionnelle en Scandinavie, encore mois une présence sérieuse quelconque dans les salons touristiques organisés aussi bien à Stockholm, Oslo, Göteborg ou Helsinki. Résultat en dix ans le marché a chuté de plus 50%. Il est passé de 96 000 à 46 000. No Comment. IL est certain de l'ONMT assume une part de responsabilité là dedans aussi, notamment dans la gestion de la délégation et la négligence des responsables de Rabat pour ce marché ; sauf que l'ONMT a été toujours présent seul dans ces salons. IL fallait qu'il soit accompagné par les professionnels qui sont les plus habilités à vendre leurs produits respectifs. Le CRT aussi bien que l'ONMT ne peuvent faire que de la promotion institutionnelle et préparer le terrain aux professionnels, les premiers intéressés à commercialiser leurs produits. Mais lorsqu'il n'y a pas de répondant du côté des professionnels, ces eux institutions ne peuvent qu'à assurer un contact minimum avec les TO et les visiteurs, clients potentiels qui visent le stand du Maroc et qui cherchent à s'informer sur le produit touristique quelconque, marocain. La foire MATKA d'Helsinki 2008, a connu cette année une grande influence de la part du grand public. Une journée est réservée aux professionnels mais trois jours sont réservés au grand public. Pratiquement ce grand public prend d'assaut toute la foire à la recherche de la documentation qui lui faut pour programmer son voyage. La demande a été tellement forte au stand d'Agadir que, malgré la quantité importante de dépliants ( notamment la brochure générale d'Agadir ), le stock fut épuisé le troisième jour. La leçon d'Helsinki, c'est cela en partie, une forte demande qui ne trouve en face aucun interlocuteur sauf les institutionnels. Or le public cherche à connaître, les destinations, les produits, les prix et à faire des réservations. L'autre partie de la leçon d'Helsinki, à travers le MATKA 2008, ce sont les explications recueillies sur place, officiellement par le président du CRT d'Agadir et par le délégué de l'ONMT en Scandinavie. Les rois représentants des grands TO travaillant en Scandinavie avaient tous la même explication : Agadir est absente sur le terrain depuis des années. Une manière de dire également que les absents ont toujours tort notamment face à des pays agressivement concurrents, que sont la Tunisie, et l'Egypte. Quant aux Iles Canaries et à la Turquie, c'est de l'indécence de parler d'une éventuelle concurrence de ces pays vis-à-vis du Maroc. Cela reviendrait à comparer une voiture de formule 1 à une vulgaire voiture de 1960. La principale réaction à retenir des discussions avec les représentants ( et décideurs) ses TO scandinaves qui ont été reçus au stand du Maroc et dans celui d'Agadir, se résume clairement en ces termes : « maintenant que nous sentons un intérêt de votre part pour développement le marché, nous allons y réfléchir et faire le nécessaire ». Plus clair et direct que cela, il n'y en a pas. Autrement dit, Agadir, principale destination des scandinaves a été boudée par les TO à cause d'une absence flagrante de terrain, qui a duré plus de treize ans ans. La responsabilité première et dernière revient aux professionnels gadiris qui ont négligé ce marché qui les faisait vivre durant six mois. La monnaie leur a été bien rendue, puisque la baisse enregistrée en l'espace de dix ans, est plus de 50%. Pire, certains TO ont tout simplement décidé de bannir Agadir de leur programmation. Se lamenter et dire que les institutionnels ( ONMT et CRT) ne font pas grande chose pour la destination est une fuite en avant absurde. Ces deux institutions font le nécessaire, malheureusement les professionnels ne font mêmes pas le minimum nécessaire demandé. La présence dans les foires touristiques, la participation dans les road show, les work shop, le bon accueil des participants des éductours et des voyages de presse sont plus que nécessaires. Ils sont la condition indiscutable pour assurer une bonne promotion et pour permettre une bonne commercialisation du produit touristique. Rester cloué dans son hôte, dans sa Résidence Touristique, ou dans son agence de voyage et attendre que les clients tombent du ciel, est non seulement anti-professionnel, mais plus encore absurde et constitue un grave préjudice pour le développement touristique. Cela s'appelle également un manque de civisme flagrant vis-à-vis de ses concitoyens et de son pays, qui s'apparente en d'autres termes à un vrai délit économique. Nos professionnels doivent bien se saisir et aller chercher les clients là où ils sont.