Le Maroc a intégré de manière proactive la dimension environnementale dans ses plans de développement et a procédé à des réformes politiques, institutionnelles, juridiques et socio-économiques afin de favoriser la transition vers une économie verte à l'horizon 2030, a affirmé, vendredi 07 février au siège de l'Union Africaine (UA), à Addis-Abeba, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'Etranger, M. Mohcine Jazouli, lors d'une rencontre de haut niveau sur «les changements climatiques : les stratégies d'adaptation pour une résilience renforcée en Afrique». Cet engagement volontariste du Royaume s'est traduit par l'adoption de plusieurs stratégies sectorielles d'envergure favorisant l'équilibre entre les dimensions environnementale, économique et sociale, conformément aux standards internationaux, a souligné M. Jazouli, qui s'exprimait lors de cette rencontre organisée par le Maroc, en marge du 33eme Sommet de l'UA, en présence de plusieurs ministres, de commissaires de l'UA, de hauts responsables africains et d'experts de haut niveau. M. Jazouli a relevé que le Royaume a également lancé de nombreuses initiatives, telles que la Stratégie nationale de développement durable, la Stratégie de mise à niveau de l'environnement ou encore la Stratégie nationale de protection de l'environnement. «C'est ainsi que mon pays produit, aujourd'hui, plus d'un tiers de ses besoins énergétiques de sources renouvelables et ambitionne d'atteindre plus de 50 pc à l'horizon 2030», a noté M. Jazouli, ajoutant que le Royaume a consacré le droit à l'environnement dans sa Constitution. «Cette rencontre se tient à un moment où notre continent est frappé de plein fouet par de nombreuses catastrophes naturelles et au moment où il fait face à des défis environnementaux de taille avec leur lot de conséquences néfastes sur le quotidien de nos concitoyens, sur la paix et la sécurité ainsi que sur la croissance de nos économies», a martelé M. Jazouli, relevant que les phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques pourraient amputer le Produit Intérieur Brut (PIB) de l'Afrique de 2 à 4 pc d'ici 2040 et de 10 à 25 pc d'ici à la fin du siècle. «Pourtant, l'Afrique est le continent qui pollue le moins. L'Afrique est le continent qui contribue le moins aux émissions de gaz à effets de serre avec moins de 4 pc des émissions totales», a-t-il rappelé. «Disons-le, nous subissons injustement les répercussions dramatiques d'un dérèglement climatique dont nous ne sommes absolument pas responsables», selon le ministre. Et d'ajouter qu'aucune région n'est épargnée, aucune frontière ne peut s'y opposer et aucun pays ne peut y faire face seul. «Plus qu'une thématique, le changement climatique est aujourd'hui une réalité tangible, c'est notre affaire à tous», a-t-il dit. Convaincu de l'importance d'une action collective et de la nécessité d'une réponse adéquate, le Maroc a organisé à Marrakech, en marge de la COP22, le 1er Sommet Africain de l'Action, à l'initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a rappelé M. Jazouli Lors de ce Sommet, les Chefs d'Etat africains se sont engagés à accélérer les initiatives visant à renforcer la résilience de l'Afrique face à l'urgence climatique, a souligné le ministre délégué, citant dans ce sens l'initiative africaine pour l'adaptation, l'initiative africaine pour l'adaptation de l'agriculture (AAA) et l'initiative pour la sécurité, la stabilité et la soutenabilité (SSS). Ce Sommet, a-t-il ajouté, a également vu la création de trois Commissions Climat africaines, celle du bassin du Congo, celle relative à la région du Sahel et enfin une dernière consacrée aux Etats insulaires, témoignant ainsi de la prise de conscience par l'ensemble des africains de l'urgence climatique. «Pour accompagner cette dynamique, il nous faut mutualiser nos efforts afin de consolider les actions entreprises, à travers: la création d'un mécanisme financier au sein de la Commission de l'UA dédié aux changements climatiques, le renforcement des capacités des acteurs nationaux et ceux de l'unité en charge des questions liées aux changements climatique et le partage des bonnes pratiques et le renforcement la complémentarité et la coordination des actions entre les pays», a soutenu M. Jazouli. Dans cet esprit, a-t-il souligné, le Maroc a créé un Centre de compétences du changement climatique, le 4C, qui permet le renforcement des compétences des acteurs nationaux et l'accompagnement de notre continent en vue de développer une résilience face aux changements climatiques. Ce Centre est, d'ores et déjà, un partenaire technique important de la Commission Climat du Bassin du Congo et de celle de la région du Sahel, a indiqué le ministre, rappelant le lancement conjointement avec l'Ethiopie de la «Coalition pour un Accès à l'Energie Durable”, au profit des pays les moins avancés.
La rencontre dédiée aux changements climatiques, tenue en marge du sommet de l'UA, s'inscrit dans le cadre des efforts du Royaume, qui fait preuve de leadership sur la thématique du changement climatique sur le continent africain et au niveau de l'Organisation des Nations unies. Rappelons que le Maroc a activement œuvré dans ce sens aussi bien au niveau de la CEA-ONU qu'au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine sur cette thématique. La rencontre a été l'occasion pour les participants de procédé à un véritable échange sur une question qui interpelle tout le continent africain. Ils ont mis en avant l'impératif d'une action concertée et commune dirigée par des pays comme le Maroc, dont les efforts en matière des changements climatiques sont reconnus à l'échelle continentale et internationale.