L'année 2020 sera "déterminante pour une action climatique décisive", a affirmé, lundi à New York, l'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès des Nations-Unies, Omar Hilale, à l'ouverture d'une réunion de travail du Groupe des amis du climat, co-présidée par le Maroc et la France, en présence notamment du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Au cours de cette rencontre à laquelle ont assisté un grand nombre de représentants des Etats membres de l'ONU, M. Hilale a fait observer qu'il "y a peu de marge d'erreur", tellement "la crise climatique devient plus grave et plus évidente". "D'une part, il ne fait aucun doute que nous sommes dans une meilleure position dans la mesure où l'agenda climatique qui doit être abordé est beaucoup plus clair et les objectifs beaucoup plus cohérents et ambitieux" mais "d'un autre côté, nous avons perdu des décennies d'occasions pour faciliter la voie au développement durable et à l'action climatique", a-t-il noté, regrettant que "la COP 25 à Madrid n'ait pas répondu à nos ambitions" étant donné que les Etats membres ne sont pas parvenus à s'accorder sur des orientations pour que les marchés évoluent vers un nouveau système mondial de taxe sur le carbone qui contribuerait à réduire les émissions. Ambassador #Hilale at the GoF for #Climate: «The UN SG appointed,last december, Mr Mark Carney as his Envoy for climate action. It is a strong signal. Mobilizing private &public finance is key to take climate action &transition to a net-zero carbon economy during this new decade» pic.twitter.com/jW2C2PM48N — Permanent Mission of Morocco to the UN (@Morocco_UN) February 4, 2020 "Cette tâche devra désormais être, impérativement reprise à la COP 26 en novembre 2020" à Glasgow en Ecosse, a martelé M. Hilale. A cet égard, il a rappelé que "le Maroc reste engagé au niveau national et dans le cadre de coalitions multi-acteurs pour tenir nos promesses, accélérer la transition énergétique et intensifier l'action climatique aujourd'hui et dans les années à venir". Même son de cloche chez l'ambassadeur, représentant permanent de la France auprès de l'ONU, Nicolas de Rivière, qui a estimé que "2020 pourrait être notre dernière chance pour répondre à la crise climatique". Il a ainsi insisté sur la nécessité de saisir le début de cette nouvelle décennie afin d'imprimer une dynamique de changement pour pouvoir atteindre les objectifs ambitieux de l'Agenda 2030. De son côté, le Secrétaire général de l'ONU a indiqué que "la COP 25 a été une déception. À la COP 26, nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre un autre retour en arrière". Selon lui, l'un des principaux objectifs est de renforcer l'ambition de tous les pays. "Les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre ont la responsabilité de montrer la voie - pourtant les signaux politiques sont inquiétants", a-t-il dit. "Nous devons mettre fin à la dépendance au charbon, qui est particulièrement préoccupante en Asie de l'Est, du Sud et du Sud-Est ainsi que dans plusieurs autres régions", a-t-il ajouté. "Pourtant, à un moment où nous devrions éliminer progressivement les combustibles fossiles, nous voyons encore trop de plans énergétiques nationaux dépendant du charbon et de nouvelles centrales au charbon", a-t-il déploré. Le Secrétaire général des Nations a souhaité que l'on arrive bientôt au moment "où il est largement admis qu'il n'est plus rentable d'investir dans l'économie grise ou brune". D'après M. Guterres, l'une des façons d'afficher des progrès consiste à mettre en œuvre les initiatives convenues lors du Sommet Action Climat de septembre 2019 à New York en matière de résilience et d'adaptation, et d'action dans les secteurs de l'énergie, des transports et des infrastructures.