Au Sommet du G7 à Biarritz, en France, le chef de l'ONU a appelé lundi les pays, notamment ceux appartenant à ce groupe des principaux pays industrialisés, à montrer l'exemple en matière d'action pour le climat. Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a saisi l'occasion de ce sommet pour les mobiliser en faveur du sommet sur le climat qui se tiendra à New York, le 23 septembre, à l'ouverture de l'Assemblée générale des Nations Unies, rapporte ONU info. "Nous vivons une crise climatique", a souligné M. Guterres lors d'un point de presse au dernier jour du sommet du G7 dont la thématique principale, cette année, est consacrée à la lutte "contre les inégalités" et qui fut largement dominé par la question de la protection de l'environnement et du climat. Des problèmes que les Etats membres de l'ONU se sont engagés à résoudre avec les 17 Objectifs de développement durable et l'Accord de Paris sur le climat. "Nous voyons des incendies en Sibérie, en Alaska, au Canada et au Groenland dans le cercle polaire arctique. (…) Nous voyons aujourd'hui ce qui se passe en Amazonie", a dit le Secrétaire général, qui avait appelé vendredi dernier à protéger cette forêt, rappelant que "dans le contexte de la crise climatique mondiale, nous ne pouvons pas nous permettre d'endommager davantage une source majeure d'oxygène et de biodiversité". A Biarritz, les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) ont décidé d'octroyer d'urgence une aide de 20 millions d'euros pour l'Amazonie. Le Président français, Emmanuel Macron, dont le pays préside cette année le G7, a annoncé une initiative pour la forêt amazonienne, qui sera officiellement lancée lors de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies en septembre. Au sommet du G7, António Guterres a rappelé des vérités : le mois de juillet a été le mois le plus chaud jamais enregistré et les années 2015 à 2019 sont en passe d'être les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées. Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la concentration de CO2 dans l'atmosphère est aujourd'hui la plus haute jamais enregistrée au cours de la période de la vie humaine et il faut remonter à 3 millions ou 5 millions d'années en arrière, pour retrouver des situations similaires. "Et à ce moment-là, le niveau de la mer était bien plus haut – de 10 à 20 mètres", a dit le Secrétaire général. Au Groenland, la deuxième plus grande calotte glaciaire du monde est en train de fondre de manière spectaculaire : 179 milliards de tonnes de glace ont fondu au mois de juillet, a alerté M. Guterres. Face à ce qu'il a qualifié d'"urgence climatique", le chef de l'ONU a appelé les Etats à réaliser les promesses qu'ils ont fait dans le cadre de l'Accord de Paris sur le climat et à aller au-delà des engagements qu'ils ont pris. Lors de la conférence de l'ONU sur le climat qui s'est tenue dans la capitale française en 2015 (COP 21), les Etats se sont engagés à limiter la hausse des températures à moins de 3 degrés Celsius. Des engagements qui ne sont pas tenus, a alerté António Guterres. "Aujourd'hui la science nous dit qu'il faut absolument restreindre à un degré et demi Celsius, la hausse des températures d'ici la fin du siècle et que pour cela il nous faut une neutralité en carbone d'ici 2050 et une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 45% d'ici 2030", a relevé le Secrétaire général, rappelant les recommandations faites par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). "Il est donc absolument essentiel que les pays s'engagent à augmenter ce qui a été promis à Paris, car ce qui a été promis à Paris ne suffit pas et ce qui a été promis à Paris n'est même pas mis en œuvre à l'heure actuelle", a-t-il souligné. Pour le chef de l'ONU, les Etats doivent faire preuve "de plus d'ambition" et afficher un "engagement plus fort" en faveur du climat. "Nous voyons la société se mobiliser, les jeunes se mobiliser, et nous voulons que les pays viennent à New York et puissent s'engager à être neutres en carbone en 2050, en augmentant considérablement leur ambition dans les contributions déterminées à l'échelle nationale à l'action climatique qui doivent être réexaminés en 2020", a dit le Secrétaire général, appelant, de nouveau, à taxer le carbone et pas les gens, à supprimer les subventions aux combustibles fossiles et à ne pas construire davantage de centrales au charbon après 2020. "Nous avons besoin, surtout de la part des pays appartenant au G7, de donner un exemple positif", a-t-il encore souligné.