Le général Qassim Soleimani, chef de la force d'élite Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran, a été tué dans une frappe aérienne qui a visé, tôt vendredi, l'aéroport international de Bagdad et qui a fait dix morts, ont rapporté les médias irakiens. La frappe a également tué Abu Mahdi al-Muhandis, le commandant adjoint des milices soutenues par l'Iran, connues sous le nom de « Forces de mobilisation populaire », selon les médias américains. Suite à la mort du général Soleimani, le président iranien, Hassan Rohani, a promis que son pays et les « nations libres de la région » se vengeront des Etats-Unis, pour « cet horrible meurtre ».
S'exprimant dans un communiqué publié sur le site du gouvernement, Rohani a ajouté que la mort de Soleimani « a redoublé la détermination de la nation iranienne et des autres nations libres de la région de se dresser contre les intimidations de l'Amérique et de défendre les valeurs islamiques ». Le guide suprême iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei s'est, quant à lui, engagé à « venger » la mort de Soleimani et décrété un deuil national de trois jours dans son pays, soulignant sur son compte Twitter « qu'une vengeance implacable attend les criminels qui ont empli leurs mains de son sang et de celui des autres martyrs ». En Irak, le Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi a estimé, dans un communiqué, que le raid américain qui a tué Soleimani et son lieutenant Abou Mehdi al-Mouhandis allait « déclencher une guerre dévastatrice en Irak », notant que « l'assassinat d'un commandant militaire irakien occupant un poste officiel est une agression contre l'Irak, son Etat, son gouvernement et son peuple ». En Syrie, le pouvoir a dénoncé une « lâche agression américaine », y voyant une « grave escalade » pour le Moyen-Orient, d'après les médias officiels du pays qui citent une source du ministère des Affaires étrangères à Damas. La Chine, signataire de l'accord sur le nucléaire iranien et principal importateur de brut iranien, a fait part de sa « préoccupation », appelant toutes les parties concernées à « garder le calme » et à « faire preuve de retenue afin d'éviter une nouvelle escalade des tensions », a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang. La Russie a, elle aussi, mis en garde contre les conséquences du décès du général Soleimani, dans une frappe américaine « hasardeuse » qui va se traduire par un « accroissement des tensions dans la région ». La France a plaidé, par la voie d'Amélie de Montchalin, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, pour la « stabilité » au Moyen-Orient, après la mort de Qassem Soleimani, tué par les Etats-Unis à Bagdad, jugeant que « l'escalade militaire (était) toujours dangereuse ». Par ailleurs, l'ambassade américaine à Bagdad, attaquée mardi par des pro-Iran, a demandé à ses ressortissants de quitter l'Irak « immédiatement », « par avion tant que cela est possible », alors que le raid même a eu lieu dans l'enceinte de l'aéroport de Bagdad, « sinon vers d'autres pays par voie terrestre ».