Le Centre marocain des études et des recherches sur l'entreprise sociale (CMERES) a présenté, jeudi 21 novembre à Rabat, les résultats d'une étude autour du bilan et des perspectives de la généralisation de l'éducation préscolaire au Maroc. L'étude, menée en partenariat avec le programme DAAM de l'ambassade britannique, se propose d'identifier les démarches et perspectives des différentes initiatives publiques ou émanant de la société civile, mais également les initiatives privées inclusives, en vue de démocratiser l'accès à l'éducation préscolaire pour les enfants issus des milieux défavorisés. S'exprimant lors de cette conférence, la présidente du CMERES, Asmae Diani a insisté sur la nécessité de mettre en place un système d'évaluation ou d'inspection systématique, afin de veiller sur la conformité des engagements des établissements éducatifs aux différents référentiels en vigueur. A cet effet, l'accent doit être mis sur la consolidation des compétences du personnel de l'éducation par le biais de la formation continue ainsi que par la motivation, a-t-elle estimé, soulignant l'importance de favoriser la gratuité de l'offre éducative en préscolaire, particulièrement en milieu rural, et son insertion progressive dans l'enseignement public obligatoire. L'enseignement préscolaire pâtit, a-t-elle constaté, de l'absence d'un cadre de référence, de la multiplicité des intervenants, de la disparité entre les milieux urbain et rural ainsi que le manque de mécanismes de contrôle et d'évaluation. L'ambition consiste aussi à analyser les déterminants de la réussite des expériences inclusives d'éducation préscolaire et de les modéliser en relation avec les territoires d'implantation, à savoir le milieu urbain, périurbain et rural. S'agissant des défis à relever, la présidente du CMERES a cité le manque de coordination entre les acteurs compétents et plus largement la non efficacité des plans d'action relatifs à la mise en œuvre de la stratégie de généralisation, l'offre dominée par le secteur privé, la situation de précarité dont souffre le personnel éducatif, mais aussi l'absence d'un système d'évaluation systématique et approprié. Le représentant de la Fondation marocaine pour la promotion de l'enseignement préscolaire s'est de son côté félicité des résultats de ce projet au regard du débat en cours à ce sujet ainsi que l'énorme travail réalisé en la matière avec l'ensemble des partenaires. Il a qualifié d'initiative louable du CMERES la réalisation d'études approfondies sur la généralisation du préscolaire tout en affirmant que la dynamique actuelle dans le secteur requiert une révision sur les plans de la pédagogie et de la formation des éducateurs. Pour le coordonnateur du projet DAAM, François Dronnet, cette initiative qui a duré deux ans vise à développer la capacité de recherche des associations permettant de renforcer son efficacité et son impact spécialement dans son engagement vis-à-vis des politiques publiques et auprès des citoyens,