Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes, dimanche matin, en Tunisie pour le premier tour de l'élection présidentielle anticipée, convoquée au lendemain du décès du Président Béji Caïd Essebsi. Vingt-six candidats, qui ont essayé, deux semaines durant la campagne électorale, de s'assurer les voix de plus de sept millions inscrits sur les listes électorales, prennent par à ce scrutin. Deux candidats à cette présidentielle, en l'occurrence Slim Riahi et Mohsen Marzouk, ont annoncé samedi leur désistement en faveur de l'ancien ministre de la Défense, Abdelkarim Zbidi. L'annonce de désistement au profit de Zbidi a été faite sur les pages facebook de l'ancien membre du gouvernement, Mohsen Marzouk et de l'homme d'affaires Slim Riahi, poursuivi en justice pour "blanchiment d'argent". M. Marzouk a expliqué qu'il a pris cette décision "pour éviter que le pays ne tombe sous l'autorité des forces extrémistes et populistes". Pour sa part, Slim Riahi en cavale en France a souligné qu'il se retirait "par réalisme". "Par réalisme et devoir national, j'ai décidé de me retirer de la course en faveur de Abdelkarim Zbidi", a-t-il dit. Il a considéré que ses chances "ne sont pas suffisantes pour passer au second tour", compte tenu de son absence. Parmi ces candidats figurent aussi le chef du gouvernement et président du parti "Tahya Tounès", Youssef Chahed, le président de l'Assemblée des Représentants du Peuple, Abdelfattah Mourou (Ennahdha) et le propriétaire de la chaîne de télévision Nabil Karoui, incarcéré dans le cadre d'une enquête pour "blanchiment d'argent", ainsi que le président du parti "El Badil", Mehdi Jomaa. Au moins 70.000 agents et cadres de la sécurité nationale ont été déployés dans les différentes régions du pays pour assurer le bon déroulement du vote pour l'élection présidentielle anticipée. D'après le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Hayouni, environ 48.000 agents, qui vont être déployés dans les centres de vote, les centres de collecte, les sièges centraux et bureaux régionaux de l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), seront chargés de la sécurisation des opérations de vote et de dépouillement, des personnalités présentes, des invités, des journalistes, des observateurs et aussi de tous les candidats en lice. Plus de 20.000 autres agents seront déployés dans toutes les régions du pays, afin de garantir la sécurité générale. Des unités de la protection civile seront aussi en place pour toute intervention ou urgence. La même source a fait savoir que le ministère de l'Intérieur, qui a commencé à travailler en collaboration avec l'ISIE depuis le 30 juillet dernier, a mis en place une Commission sécuritaire en charge de la coordination avec les différents acteurs intervenant dans le processus électoral. La Commission est chargée d'assurer le suivi de toutes les formes de coordination avec l'ISIE du début du processus électoral, passant par l'acheminement du matériel électoral jusqu'à la proclamation des résultats, a-t-il assuré. Le ministère de l'Intérieur a aussi affecté un cadre du département pour le poste de Coordinateur sécuritaire régional dans chaque circonscription électorale dont le nombre s'élève à 27. Il est chargé de la coordination avec l'Instance Régionale Indépendante pour les Elections (Iries). Selon M. Hayouni, les agents de sécurité travailleront également en collaboration avec les forces armées s'agissant notamment du transport du matériel électoral aux différentes circonscriptions électorales. Ce scrutin se déroulera sous la supervision d'observateurs issus d'organismes étatiques, de la société civile et d'instances internationales attendus à travers tous les bureaux et centres de vote de la République, afin de veiller au bon déroulement du processus électoral. "Quelque 12000 observateurs sont présents à cet effet", selon l'ISIE qui fait état de la présence d'observateurs représentant notamment la Ligue arabe, le parlement arabe, l'Union européenne et l'Institut EISA, ainsi que l'Union générale du Travail tunisienne (UGTT) et les organisations de la société civile "Aatid", "Mourakiboun" et "Ana Yakidh". Le nombre de bureaux de vote s'élève à 13.834, dont 13.450 bureaux à l'intérieur du pays et 384 bureaux à l'étranger. C'est à Sydney (Australie) que les premiers bureaux se sont ouverts le 12 septembre, décalage horaire oblige. Le dernier bureau qui fermera ses portes sera celui de San Francisco aux Etats-Unis, le 16 septembre. L'annonce des résultats préliminaires de l'élection présidentielle est prévue pour le mardi 17 septembre 2019 et ceux définitifs seront annoncés après expiration des recours, s'il y en a, le lundi 21 octobre. La période électorale s'étend jusqu'à l'annonce des résultats définitifs de la première élection présidentielle. L'instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) a précisé que dans le cas où aucun des candidats n'obtiendrait la majorité absolue des voix (plus de 50%) lors du premier tour, un deuxième tour sera organisé dans les deux semaines suivant l'annonce des résultats définitifs du premier tour. Les dates du deuxième tour de l'élection présidentielle seront fixées par une décision prise immédiatement après la proclamation des résultats définitifs du premier scrutin.