Il est l'une des figures emblématiques de l'art contemporain marocain. Hassan Hajjaj va investir les célèbres espaces de la Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris du 11 septembre au 17 novembre prochains. Il a su au fil de ses longues années d'expérience se démarquer et développer un style unique qui lui est propre. Un travail de longue haleine qui lui permet aujourd'hui de présenter sa première rétrospective en France. En effet, la MEP lui donne carte blanche à l'occasion de la Troisième Biennale des photographes du monde arabe contemporain. La France, un nouveau challenge Contacté par 2m.ma, le photographe, designer et même décorateur d'intérieur se confie sur ce projet à venir : « Cette opportunité s'est présentée à moi grâce à Simon Baker, le nouveau directeur de la MEP. C'est lui qui m'a demandé de faire une rétrospective. Il a beaucoup suivi ma carrière et mon parcours ». L'artiste exposera ainsi de nombreuses séries photographiques, mais également des installations, des vidéos, du mobilier et des éléments de décoration à travers cette exposition. De même, de mi-septembre à mi-décembre 2019, dans le cadre de cette exposition rétrospective, la RATP, l'établissement public des transports parisiens qui accompagne la MEP en tant que partenaire, présentera un projet inédit dédié à Hassan Hajjaj dans une dizaine de stations et gares de son réseau. Lors de son passage en France, Hassan Hajjaj offrira à son tour carte blanche à Zahrin Kahlo et Lamia Naji, deux artistes marocaines qu'il invite successivement à présenter leur travail au sein du Studio de la MEP. Très en vogue en ce moment, le Maroco-britannique a pu photographier bon nombre de stars internationales dont Madonna, Cardi B, Sharapova, Gad Elmaleh ou encore Will Smith. Grâce à cette rétrospective, le Marrakchi d'adoption pourra retracer et revivre ses années de dur labeur qui lui ont permis d'arriver à la scène internationale. Des années lors desquelles il a su développer son style et sa touche. Il dit dans ce sens vouloir « rester fidèle à sa façon de traiter ses modèles, qu'ils soient artistes reconnus ou méconnus ». On retrouve ainsi dans chacun de ses clichés surtout de la couleur et une certaine singularité : « c'est vrai, parce que le Maroc c'est tout cela », se plait-il à se justifier. Celui qui puise ses inspirations chaque jour un peu partout que ce soit « dans les films, la musique, la nourriture » en passant par ses humeurs, a commencé la photographie en 1987. Deux cultures, son héritage Autodidacte, il n'a jamais suivi de formation ou de cours dans le domaine, explique-t-il. Et il n'a pas forcément eu dans son entourage quelqu'un qui pratiquait cet art mais il adore photographier son entourage et ses amis artistes ou sportifs de tous bords : « des boxeurs, des musiciens ou encore des designers », déclare le Marocain. Durant sa longue carrière, Hassan Hajjaj a pu exposer un peu partout dans le monde notamment à la prestigieuse Somerset House de Londres, le Brooklyn Museum et le Los Angeles County Museum of Art aux Etats-Unis ou encore le Victoria & Albert Museum au Royaume-Uni. Né en 1961 à Larache, au Maroc, il est installé à Londres, au Royaume Uni, depuis 1973. Il vit entre Londres et Marrakech depuis, Hassan Hajjaj vit et travaille entre les deux pays. Après avoir créé un espace qu'il a baptisé Yima à Londres de 1997 à 2005 et l'ouverture d'un autre studio en 2006 dans la même ville, Hassan Hajjaj a décidé d'acheter un Riad à Marrakech, également appelé Yima qui se situe dans l'ancienne médina. Il a mené toute la restauration du lieu avec Abdelghafour Benbadryef pour en faire maison d'hôtes. Sauf que les idées fusent dans la tête de l'artiste qui en fait en 2011 une boutique, un salon de thé et une galerie qui expose des objets d'art qu'il créé. Son univers est influencé par les scènes culturelles et musicales londoniennes mais aussi par son héritage nord-africain notamment l'artisanat marocain. Il a créé un pont entre ces deux cultures, en mêlant et croisant différents styles et différentes icônes.