L'ancien ministre mauritanien de la Défense et candidat de la majorité au pouvoir, Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouany a remporté l'élection présidentielle avec 52,01% des suffrages, selon les résultats officiels provisoires annoncés dimanche soir par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) citant des résultats provisoires. Le président de la CENI, Mohamed Vall Ould Bilal, a précisé lors d'une conférence de presse que le candidat Ahmed Ghazouany avait obtenu 483.312 voix sur un total de 929.310 des suffrages exprimés lors du premier tour qui s'est déroulé samedi. Il a précisé que ces résultats ont été annoncés après le dépouillement de la totalité des bureaux de vote qui sont au nombre de 3861, dont 45 réservés aux Mauritaniens résidant à l'étranger. D'après la même source, le défenseur des droits de l'Homme Biram Dah Abeid est arrivé à la deuxième position avec 172.656 voix (18,58 %) suivi du candidat du "Changement civil", l'ancien Premier ministre pendant deux mandats (1992-1996 et 2005-2007), Sidi Mohamed Boubacar Boussalev (166.058 voix/17,87 %). Quant à lui, le candidat de la coalition "Vivre Ensemble-CVE", Kane Hamidou Baba, a obtenu 80.916 voix (8,71 %), suivi du représentant de la "Coalition des Forces pour le changement démocratique", Mohamed Ould Maouloud (22.695 voix/2,44 %) et du candidat indépendant Mohamed El Mourteji El Wavi, cadre au ministère des Finances (3676 voix/0,4 %). Il a fait savoir que le taux de participation avait atteint 62.66 % sur 1.544.132 d'électeurs inscrits sur les listes électorales, faisant état de 28.800 bulletins nuls et 9.484 bulletins neutres. Il a souligné que la "CENI n'a jamais prétendu pouvoir organiser des élections irréprochables", mais a simplement promis, et tenu sa promesse, "de ne ménager aucun effort et d'offrir toutes les garanties nécessaires pour l'organisation d'élections transparentes et crédibles". "Il s'agit de l'œuvre que nous venons de réaliser et qui ouvre la porte à une alternance pacifique: une première dans l'histoire de la Mauritanie", a-t-il insisté. Dans ce sens, Vall Ould Bilal a souligné que "quel que soit le gagnant dans ce scrutin présidentiel, c'est une victoire pour le peuple mauritanien, qui a le droit d'être fier pour avoir posé une nouvelle pierre dans l'édifice démocratique" du pays. "C'est aussi une victoire pour tous ceux qui ont lutté depuis les années 70 du siècle dernier et même bien avant, depuis la création de l'Etat mauritanien, en faveur de l'édification d'un tel édifice", a précisé le président de la CENI. Il a fait savoir que pour garantir la transparence de ces élections, chaque candidat a pu déléguer des représentants pour accompagner les différents étapes du processus électoral, que ce soit dans les bureaux de vote pour suivre les opérations de vote et de dépouillement, ou au siège des commissions électorales au niveau des "moughataas" pour la consolidation des résultats. Pour rappel, la dernière élection présidentielle en Mauritanie avait eu lieu en 2014 et a été remportée par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, pour une seconde et dernière mandature, sachant que la Constitution mauritanienne fixe à deux le nombre de mandats présidentiels d'une durée de cinq ans chacun.