1,5 milliard de smartphones étaient ciblés. La découverte début mai courant d'un logiciel espion ayant infecté l'application de messagerie instantanée Whatssap a suscité une vive polémique sur la toile. Au Maroc, la Direction générale de la sécurité informatique relevant de la défense nationale a alerté contre une vulnérabilité critique. Pour en savoir plus, nous avons contacté Ahmed Lakssayes, jeune chercheur marocain en sécurité informatique spécialisé dans la protection des données personnelles et membre permanent de la communauté OWASP travaillant sur la sécurité des applications Web. Hacker votre téléphone, visualiser votre environnement et ce, avec un simple appel même quand vous ne décrochez pas. Une faille du système de sécurité de Whatssap a permis d'espionner certains téléphones via la fonction appel. Une attaque impossible à détecter par le simple usager du téléphone, nous affirme Ahmed Lakssayes. Cette vulnérabilité aurait, selon l'expert, impacté la version 2.19.134 de l'application Android et la version 2.19.51 sur iOS, sans laisser aucune trace sur le téléphone, ce qui la rend impossible à détecter par le propriétaire de l'appareil touché. Elle a été exploitée par le logiciel pegasus mis au point par l'entreprise israelienne NSO Group, une firme parmi les plus développées en matière de développement de logiciels de surveillance. Ont été ciblés notamment par cette attaque les activistes en droits de l'homme, les journalistes, ainsi que les citoyens de certains pays comme l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Mexique et le Royaume-Uni. Selon Ahmed Lkssayes, cette faille rappelle la nécessité de procéder au téléchargement des mises à jours dès qu'elles sont disponibles. Une recommandation qui revêt toute son importance dans le cas de vulnérabilité du système. Il serait également primordial d'utiliser la dernière version mise à jour de l'application, précise M. Laksayes tout en privilégiant le teléchargement réalisé via une plateforme reconnue notamment Playstore (Google) et Appstore (Apple), poursuit-il. "L'usage de la version mobile des antivirus pourrait assurer une protection optimale des données", conclut l'expert.