La direction du polisario a déployé des chars et des véhicules militaires pour disperser les manifestants sahraouis qui revendiquent depuis le 1er avril, la levée du blocus imposé aux camps de Tindouf sur ordre des généraux de l'armée algérienne. Selon l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme, le Front polisario, qui a intervenu brutalement, dimanche 28 avril, contre ces manifestants pacifiques, a déployé son artillerie lourde pour déloger les véhicules des manifestants qui bloquaient le passage sur une voie traversant le camp de Rabouni qui abrite le QG du mouvement séparatiste. Avant cette intervention brutale, l'Association avait publié sur son compte Twitter des images et des vidéos montrant l'encerclement de ce qu'elle appelait les "forces de répression du polisario" de manifestants dans la région de Rabouni. Brutal represión de las fuerzas militares de Brahim Ghali contra manifestantes pacíficos que sólo reinvidicaban la libre expresión y el legítimo derecho de circulación. pic.twitter.com/ZnHh5TfV3y — Asociacion saharaui (@asadedh) April 28, 2019 Le Front polisario a renforcé ses forces de sécurité de plus de 40 véhicules militaires, ainsi que de quatre grands véhicules appartenant à la gendarmerie, sur la route menant à Rabouni, où des dizaines de camions et leurs passagers se massent pour protester contre les restrictions imposées à leur circulation. Selon la même source, plusieurs manifestants ont été grièvement blessés après avoir été percutés par des véhicules militaires du polisario, alors que les dizaines de jeunes Sahraouis revendiquaient pacifiquement la liberté d'expression et le droit à la libre circulation. Urgente : Fuerte represión en estos momentos en Rabuni contra los manifestantes que reinvindican libertad de expresión y de movimiento. Se habla de varios heridos de diversa gravedad. عاجل تدخل عنيف على مظاهرة في المخيمات. دهس المحتجين بسيارات الامن. و انباء عن اصابات خطيرة pic.twitter.com/2NhntEM4rI — Asociacion saharaui (@asadedh) April 28, 2019 Depuis le début du mois d'avril, les dirigeants du polisario n'accordent plus qu'au compte-gouttes, les autorisations de sortie des véhicules des camps de Tindouf. Dans une déclaration à 2M.ma, l'avocat et expert de la question du Sahara, Naoufal Bouamri, a indiqué que les nouveaux développements survenus à la fin de la semaine dernière « sont très graves. Les affrontements ont atteint un niveau qui menace la sécurité et la vie des résidents des camps, en particulier ceux qui ont manifesté en revendiquant le droit à la libre circulation ». Et d'ajouter que la direction du Front polisario, en coordination avec l'armée algérienne, "a imposé un double siège aux camps, le premier à l'intérieur des camps, où les déplacements d'un camp à l'autre ne se font qu'avec une autorisation préalable, puis un autre siège, extérieur, qui limite la liberté de circulation à l'entrée et à la sortie des camps". Il a qualifié ces mesures de "cordon militaire imposé par la gendarmerie nationale algérienne", ajoutant que "ces mesures confirment que les habitants des camps sont séquestrés et retenus en otages par les dirigeants du front et par l'armée algérienne qui les soutient". Les répressions brutales que subissent les populations séquestrées dans les camps de Tindouf interviennent à la veille de la tenue ce mardi 30 avril d'une réunion autour du dossier du Sahara marocain au Conseil de Sécurité de l'ONU, à New York.