Au lendemain de la tenue du segment dit de Haut Niveau de la COP22, SM Mohammed VI a présidé aujourd'hui l'ouverture de «l'Africa Action Summit » (Sommet africain de l'action) au palais des Congrès de Marrakech. Dans un discours adressé aux participants, le Monarque a appelé les leaders africains à harmoniser leurs efforts pour mieux lutter contre les changements climatiques et pour agir plus efficacement en faveur du développement durable. « Votre présence aujourd'hui Nous honore, et témoigne de votre engagement pour une Afrique qui porte son regard sur l'avenir et façonne son destin », a précisé le souverain au début de son allocution. Il a dans ce sens appelé les leaders africains à concrétiser les projets régionaux et transnationaux structurants pour un continent résilient et engagé dans le développement durable. « Je vous propose de dessiner une Afrique résiliente aux changements climatiques, une Afrique qui s'engage résolument sur la voie du développement durable. C'est une Afrique qui utilisera ses ressources, de manière optimale, en respectant les équilibres environnementaux et sociaux. C'est une Afrique qui agira en vue d'un développement inclusif, en accord avec ce qui fait son identité : la culture de partage, d'équité et de solidarité », a noté le souverain. Face à la disparité de cultures en matière d'environnement, entre le Nord et le Sud, SM Mohammed VI a invité les leaders africains à harmoniser et à unifier l'éducation à l'environnement, annonçant que la Présidence marocaine s'y emploiera durant son mandat. « Nous sommes tous conscients, qu'il en va de la sauvegarde de la Vie, et qu'il nous appartient de travailler solidairement, à la protection de notre terre. Voilà pourquoi Je souhaite que se mette en place, une convergence de vue dans l'action » a déclaré le Monarque. Son appel est lourd de sens et interpelle les chefs d'Etat et de Gouvernement africains sur la vulnérabilité du continent. « L'Afrique paie un lourd tribut dans l'équation « climat » et représente, sans aucun doute, le Continent le plus pénalisé. En effet, la hausse des températures, le dérèglement des saisons, les sécheresses à répétition appauvrissent la biodiversité de notre Continent, détruisent ses écosystèmes et hypothèquent son progrès, sa sécurité, sa stabilité » a noté le souverain en ajoutant que les bouleversements climatiques à l'échelle mondiale entravent fortement le développement de l'Afrique, et menacent gravement les droits élémentaires de plusieurs dizaines de millions d'Africains. Des dégâts qui se font déjà ressentir, notamment en matière d'agriculture, de raréfaction de l'eau, et de déforestation. « A l'horizon 2020, près de 60 millions de personnes seront déplacées du fait de la rareté de l'eau, si rien n'est entrepris dans ce domaine. L'immense réserve d'eau douce, que constituait jadis le Lac Tchad, a déjà perdu 94 % de sa superficie, et est menacée d'asséchement définitif. 4 millions d'hectares de forêts, soit deux fois plus que la moyenne mondiale, disparaissent chaque année » a mis en garde Sa Majesté, avant d'ajouter que l'Agriculture, qui emploie 60% de la main d'œuvre africaine, souffre de la perturbation des récoltes qui menace notre sécurité alimentaire. « La dégradation des terres et des ressources naturelles pourrait continuer à représenter la cause principale, de la majorité des conflits transnationaux en Afrique » a poursuit Sa Majesté Mohammed VI. L'allocution du Monarque a également porté sur l'accord de Paris, rappelant que le Continent devrait s'exprimer d'une seule voix, exiger la justice climatique, mobiliser des moyens nécessaires et emmètre propositions concertées, en matière de lutte contre les changements climatiques. Une action qui repose sur quatre impératifs. En premier lieu, déterminer les mesures d'accès aux financements nécessaires, afin d'organiser les efforts d'adaptation du Continent. Deuxièmement, identifier les mécanismes à mettre en place visant à soutenir la mise en œuvre de programmes phares. Troisièmement, renforcer les capacités institutionnelles de notre Continent. Et quatrièmement, saisir les opportunités et étudier les implications qu'offre un développement sobre en carbone, dans les domaines de l'énergie, de l'innovation technologique, ou encore, des métiers « verts ». Le souverain a par ailleurs rendu hommage aux acteurs africains qui ont fait montre d'un « remarquable dynamisme, durant les journées thématiques de la COP 22. En plus d'être porteurs d'Initiatives, ils ont rejoint nombre de Coalitions, d'Alliances et de Réseaux de l'Agenda Global de l'Action Climatique » . Sa Majesté Mohammed VI a ainsi exprimé son engagement en faveur de l'action africaine. « Il nous appartient d'apporter un appui politique à ces initiatives, de mobiliser les moyens et compétences nécessaires à leur mise en œuvre, de les mettre en perspective et en cohérence » a noté le Monarque.