L'Espagne pèse de tout son poids pour s'assurer qu'elle pourra exercer un droit de veto sur la future relation entre l'Union européenne et le territoire britannique de Gibraltar, allant jusqu'à menacer de bloquer l'accord sur le Brexit. Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a affirmé mardi que son pays votera "non" au Brexit, le 25 novembre à Bruxelles, si l'accord de retrait ne reconnaît pas le rôle de l'Espagne dans les négociations directes avec le Royaume-Uni sur Gibraltar. "En tant que pays, nous ne pouvons pas assumer que l'avenir de Gibraltar dépendra d'une négociation entre le Royaume-Uni et l'Union européenne". Cet avenir "devra être défini par le Royaume-Uni et l'Espagne", a dit M. Sanchez lors d'une conférence organisée à Madrid par "The Economist". Le chef de l'exécutif espagnol a ajouté que jusqu'à présent, ceci "n'est garanti ni dans l'accord de retrait ni dans la déclaration (politique) future", faisant savoir qu'"un gouvernement pro-européen comme celui de l'Espagne votera, s'il n'y a pas de changement, non au Brexit", lors du sommet extraordinaire de dimanche prochain à Bruxelles. Lundi, le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, Josep Borrell, a déclaré que l'accord du Brexit devait reconnaître sans ambiguïté le cas particulier que constitue Gibraltar, territoire britannique depuis 1713. "Les négociations sur l'avenir de Gibraltar sont des discussions séparées", a ajouté M. Borrell, notant que ceci "doit être dit de manière claire". "Tant que ce ne sera pas précisé dans l'accord de retrait et dans la déclaration politique sur les relations futures, nous ne pourrons pas apporter notre soutien (à l'accord)", a conclu le chef de la diplomatie espagnole.