Le gouvernement socialiste espagnol a subi un nouveau coup dur mardi avec la démission de sa ministre de la Santé après des révélations sur une manipulation de ses notes pour obtenir un diplôme de master. Il s'agit de la deuxième démission fracassante au sein de l'exécutif de Pedro Sanchez, formé il y a moins de quatre mois. Le ministre de la Culture, Maxim Huerta, n'était resté qu'une semaine en poste, rattrapé par des révélations sur des déboires passés avec le fisc. "J'ai communiqué au président du gouvernement ma démission", a elle-même annoncé mardi soir la benjamine du gouvernement, Carmen Monton, 42 ans, qui a jeté l'éponge alors même que Pedro Sanchez venait de déclarer qu'elle faisait "un travail extraordinaire et allait continuer à le faire". Carmen Monton a été mise dans l'embarras par des articles de presse sur la manipulation de ses notes dans le cadre d'un master en "études de genre" obtenu à l'Université Rey Juan Carlos. Cet établissement public est au centre d'une énorme polémique depuis des mois, dans ce qui a été baptisé en Espagne le "mastergate". Par ricochet, la démission de cette ministre de gauche pourrait mettre en difficulté le rival conservateur de M. Sanchez, le président du Parti populaire (PP) Pablo Casado (droite), qui a reconnu avoir obtenu de la même université un diplôme de master de droit des régions, sans même avoir passé d'examen ni avoir assisté aux cours. Cinq juges de la Cour suprême doivent prochainement décider s'ils donnent suite à l'enquête d'une juge d'instruction qui avait estimé que M. Casado pourrait s'être rendu coupable de délits de corruption.