Dans ce numéro de Kan Ya Mkan, Abderrahim Tafnoute, nous fait voyager à Tétouan au Nord du Maroc sur les traces de la cité antique de Tamuda, ville berbère de Maurétanie et camp militaire romain, sur la rive droite du fleuve Martil.… Selon des chercheurs, l'appellation de Tamuda ferait référence au terme berbère «Tamda» qui signifie «le marécage»… «Une dénomination qui semble plausible, puisque ce marais pourrait s'expliquer par les inondations dues au crues de l'Oued Martil qui traverse Le Nord de Tamuda» explique Mohamed Amine Anqouda, conservateur-adjoint du site archéologique. Situé à 5 km de Tétouan, le site de Tamuda est divisé en deux parties principales; la ville maurétanienne et le camp militaire romain. La première, était une ville berbère, datant du IIIe S avant JC perdit sa notoriété avec le débarquement de l'infanterie romaine, l'an 40 après JC. La deuxième est un camp militaire construit, sous l'Empire Romain, sur les ruines de Tamuda comme il fut le cas pour les sites antiques de Volubilis et Lexus. A cette époque là, la Maurétanie prit alors le nom de Maurétanie Tingitane. Le site de Tamuda subit deux importantes destructions. La première survenue en période pré-romaine (Année 38 avant JC) serait due à un incendie ravageur. La deuxième est intrinsèque à l'occupation romaine. Toutefois, c'est l'unique site qui conserve encore les vestiges de la civilisation maurétanienne sur ses ruines... Sur les traces de Tamuda… Le site de Tamuda fut abandonné vers le Ve S jusqu'au point à en confondre son emplacement par rapport à la ville de Tétouan. Le diplomate et archéologue français Charles Tissot la situa au dessous de la ville actuelle. Une hypothèse réfutée en 1921 par l'archéologue espagnol Cesar Luis de Montalban qui parvint à identifier sa situation géographique exacte… Date qui marqua le début des fouilles archéologiques sur le site qui se poursuivirent jusqu'en 1958… Le site de Tamuda renait de ses cendres en 1995 grâce à un sondage du chercheur marocain AbdelAziz El Khiyari. Dix ans après le site est classé patrimoine culturel national par le Ministère de la culture. Entièrement réhanbilité, il a été ouvert au public en 2010.