Les manifestants d'Al-Hoceima ont été condamnés hier à des peines allant jusqu'à vingt ans de prison. Poursuivi notamment pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", l'ex-leader de la contestation, Nasser Zefzafi a été condamné à 20 ans de prison. Trois autres membres leaders de la contestation, Nabil Ahmjiq, Ouassim Boustati et Samir Ighid ont également écopé de 20 ans de prison, alors que trois autres ont été condamnés à quinze années de prison. Dans une édition spéciale de « Faites entrer l'invité » sur Radio 2M, Fathia El Aouni a fait intervenir les avocats des deux parties. Maître Mohamed Aghnaj, l'un des avocats de la défense a fait part d'un "état de choc qui régnait à l'issue de l'audience". Alors que Me Mohamed Houcine Karout, avocat de l'Etat qui s'est porté partie civile évoque "des peines atténuées au vu de l'ampleur des faits ". Interrogé sur la consternation des internautes marocains par la lourdeur des peines prononcées, Maître Mohamed Houcine Karout, avocat de l'Etat affirme qu'il ne s'agit que "d'opinions arbitraires témoignant de la méconnaissance des accusations". Plusieurs chefs d'inculpation ont en effet été retenus à l'encontre des accusés. Plusieurs d'entre eux risquaient la peine capitale vu la pluralité des accusations, incriminées suite aux multiples preuves toujours existantes retenues par la chambre criminelle, dont entre autres vidéos, écoutes téléphoniques, aveux et messagerie whatssap. "La loi garantit à tous le droit d'exprimer des revendications mais ne tolère pas de commettre des crimes même pour une cause valable", indique M. Karout. Des propos auxquels s'opposent fermement Maître Mohamed Aghnaj qui dément l'existence de preuves directes à l'encontre des accusés. "L'annonce faite par la Chambre criminelle n'est qu'un prononcé du jugement. Ce qui veut dire que les accusations ont été retenues mais pas les faits et preuves". "Nous ne pouvons pas parler de preuves directes et suffisantes contre la totalité des accusés, exception faite de deux accusés seulement Ouassim Boustati et Samir Ighid pour lesquels le parti a réussi à présenter des preuves qui restent encore discutables". La défense dénonce également "des arrestations relatives à des faits antérieurs; et donc précédant de plusieurs mois les interpellations". Et M. Aghnaj d'ajouter que la plupart des familles n'ont pas pu se présenter à l'audience car la mise en délibération du dossier est survenue" après la disjonction entre le dossier des accusés du Hirak et le dossier du journaliste Hamid El Mahdaoui", qui lui comparaîtra seul lors d'une audience qui se tiendra le 28 juin. Le déroulement du procès a eu lieu à la première heure mardi, les familles n'ont pas pu se déplacer d ‘Al Hoceima à Casablanca pour assister à l'audience, a t-il poursuivi. Le mouvement de protestation Hirak avait débuté fin 2016 dans la région du Rif après la mort d'un vendeur de poisson broyé dans une benne à ordure. == Réécouter l'intégralité de l'interview