Les images sont insoutenables. Une vidéo filmée par le service de douanes et de la protection des frontières américain au centre de détention à McAllen au Texas montre des enfants migrants enfermés dans des cages. Enfermés pendant plus de 22 heures par jour et disposant seulement de bouteilles d'eau, de paquets de chips et de couvertures de survie, ces enfants ont été séparés de leurs parents qui tentaient de franchir le sol américain. Les parents, quant à eux, sont arrêtés et placés dans des prisons fédérales. Entre le 5 mai et le 9 juin, 2 342 mineurs ont étaient séparés de leurs proches adultes, a indiqué le ministère de la Sécurité intérieure, soit une moyenne de plus de 66 par jour. Ces données démontrent une accélération du rythme des séparations des mineurs, parfois très jeunes, depuis que le ministre de la Justice, Jeff Sessions, a annoncé haut et fort cette politique de tolérance zéro à la frontière avec le Mexique le 7 mai. Arrachés de force des mains de leurs parents, ces enfants sont ensuite placés dans des centres, pour la majorité au Texas et dans le New Jersey, où ils sont pris en charge, mais ne reçoivent aucune attention affective. Cette séparation des enfants de leurs parents immigrés a suscité l'indignation du monde entier y compris celle de l'Organisation des nations unies. Cette dernière a dénoncé ce lundi la politique migratoire américaine dite de "tolérance zéro". "Les enfants ne doivent pas être traumatisés en étant séparés de leurs parents. L'unité familiale doit être préservée ", a déclaré le porte-parole de l'Onu, Stéphane Dujarric lors d'un point de presse. Pour Donald Trump, sa décision est claire : "Les Etats-Unis ne deviendront pas un camp pour migrants et ne deviendront pas un centre de rétention pour réfugiés", a-t-il déclaré. "Si vous regardez ce qui se passe en Europe, si vous regardez ce qui se passe ailleurs, on ne peut pas laisser cela arriver aux Etats-Unis. Pas sous mes ordres", a-t-il ajouté, assurant que la "triste" situation des enfants séparés de leurs parents sans-papiers pouvait être réglée "rapidement" si le Congrès votait une loi sur l'immigration.