Le Maroc compte 1.051 établissements de protection sociale, répartis entre 805 établissements en appui au système d'éducation (maisons de l'étudiant et de l'étudiante) et 246 établissements autorisés prenant en charge des personnes en situation difficile notamment les personnes handicapées, les personnes âgées sans soutien, les enfants abandonnés, les enfants et les femmes en situation difficile. Cette deuxième catégorie a fait récemment l'objet d'une mission menée par la Cour des comptes. L'institution a livré son rapport, plutôt en demi-teinte. La Cour des comptes vient de rendre public son rapport sur les établissements de protection sociale prenant en charge les personnes en situation difficile, suite à une mission thématique réalisée en partenariat avec les Cours régionales des comptes. Un large échantillon comprenant 130 établissements autorisés, soit 53% du total de ces établissements, et 17 établissements non autorisés ont été inspectés dans le cadre de visite sur place. Sont également concernés 67 établissements répartis sur les différentes Régions du royaume. Un premier constat s'impose. A elle seule, la bienfaisance assure 51% des ressources de ces établissements sur la période 2012-2016. La Cour des comptes note dans ce sens le rôle central joué par la société civile et la bienfaisance dans la gestion et le financement de ces établissements, malgré les contraintes et les difficultés. Autre constat, le nombre de ces établissements - ne dépassant pas les 246 - et leur capacité d'accueil évaluée à 29.755. Ce qui reste en deçà des besoins de prise en charge. A cela s'ajoute le niveau de ressources qui ne favorise pas non plus l'engagement de projets d'investissement (création, équipement et maintenance). A cet égard, le rapport note que les ressources totales des établissements de protection sociale prenant en charge les personnes en situation difficiles (les 147 établissements de l'échantillon) au titre de la période 2012-2016 ont atteint 965 MDH, soit une moyenne annuelle de seulement 192 MDH dont plus de la moitié est apportée par la Bienfaisance. « Le soutien public apporte une contribution modique de 72 MDH en moyenne annuelle (359 MDH sur la période 2012-2016) ce qui représente à peine les 37% des ressources totales de ces établissements », précise le communiqué. A la modicité des ressources, s'ajoute l'irrégularité des montants des subventions et le retard dans leur versement. Ainsi, et à titre d'exemple, les subventions de l'Entraide nationale, au titre de l'année 2016, n'ont pu être versées qu'au cours de la période allant d'octobre 2016 à avril 2017, alerte le communiqué.