Invité de Fathia El Aouni pour son émission hebdomadaire spécial MRE sur les ondes de Radio 2M, Ahmed Katim, le président de l'Association des cheminots marocains de France est revenu, amplement, sur les péripéties de cette victoire prononcée par la justice française, le 31 janvier, contre la SNCF. Quelques jours après le jugement, Ahmed Katim et son compagnon de parcours, Driss Assadi, également membre de l'association, ont fait le déplacement . Avec des visages lumineux et laissant afficher le sourire du soulagement, les deux anciens cheminots ont raconté l'histoire de ce mouvement de lutte de 848 « Chibanis » marocains salariés de la SNCF (Société La Société nationale des chemins de fer français) qui ont assigné en justice l'Etat français. Ces employés marocains embauchés entre 1970 et 1983 par la SNCF, ont obtenu la condamnation de ce groupe public pour « discrimination salariale et professionnelle », après environ 18 ans de lutte. « Recrutés pour les tâches les plus dures mais privés des avantages dont bénéficiaient les salariés français, nous sommes partis à la retraite avec des pensions jusqu'à trois fois inférieures à celles de nos collègues français », explique dans une réponse Ahmed Katim. Il confie qu'il a sillonné depuis 1999 tout le territoire français pour fédérer les ouvriers marocains autour de sa cause. Cee cheminot qui aura passé plus de 40 ans de sa vie au sein des chemins de fer français s'est dit fier d'avoir rendu la dignité à tous ces collègues marocains. Du haut de ses 69 ans, Katim a les souvenirs encore vivaces. Aujourd'hui, il souhaite transmettre les leçons de cette lutte pour la dignité aux nouvelles générations en produisant un livre qui sera co-écrit par l'un de ses enfants. Rappelons que la justice a condamné la SNCF en appel à verser 170 millions d'euros d'indemnités à ces anciens cheminots marocains.