Surplus d'enseignants, classes encombrées, abandon scolaire... Le rapport de la Cour des comptes publié ce lundi 19 juin sur les dysfonctionnements de l'Education relevés au cours de l'année 2016-2017 impose plus que jamais une réforme du secteur. Le constat dressé par les magistrats de Driss Jettou sur les multiples failles du système éducatif marocain au titre de l'année scolaire 2016-2017 est accablant. Première anomalie signalée, l'encombrement des salles de classe. Un problème récurrent qui entrave l'apprentissage de qualité pour pas moins de 2 239 506 élèves, tous cycles confondus, soit 38% des six millions d'enfants scolarisés. En énumérant les défaillances du système éducatif, la cour des comptes pointe du doigt un énorme paradoxe. Alors que plus de 14 000 postes de professeurs sont en excédant, le Maroc accuse un déficit de 16 700 enseignants tous cycles confondus, principalement en milieu rural. Ce contraste est observé en raison d'une mauvaise répartition des enseignants disponible. Autre chiffre édifiant, celui des écoles fermées. Sur les 169 000 recensées par l'institution, pas moins de 16 200 sont abandonnées ou utilisées à d'autres fin que l'enseignement. Toutes en bon état, elles permettront toutefois d'accueillir 650 000 élèves. Dernière faille et non des moindres, l'abandon scolaire. Un total de 218.141 élèves ont quitté prématurément les bancs de l'école, et ce en dépit des multiples initiatives pour les en dissuader, notamment à travers l'Opération un million de cartables. Les recommandations de la Cour des Comptes Préconisant une série de recommandations les équipes de Driss Jettou ont proposé au ministère de tutelle une feuille de route pour assurer le déroulement des prochaines rentrées scolaires dans des conditions normales. A cet égard, la Cour recommande l'adoption d'une planification pluriannuelle retraçant la vision stratégique 2015-2030, matérialisée par une carte scolaire prospective. L'institution de Driss Jettou a en outre soutenu l'élaboration d'un plan de mise à niveau des établissements scolaires et des internats pour améliorer les conditions d'accueil des élèves. Douze mesures de réforme prévues par le ministère de tutelle De son côté, le ministère, chapeauté désormais Mohammed Hassad, a confirmé sa détermination à mettre en œuvre les recommandations de la Cour. Dans un document adressé à son président, le ministère a fait valoir sa nouvelle approche, qui sera mise en œuvre dans le cadre des mesures d'urgence associées à la déclinaison de la vision stratégique de la réforme, ces mesures sont au nombre de douze selon le document. Plus concrètement, la mise à niveau des établissements scolaires et des internats est l'une des principales priorités selon le ministère au titre de l'année scolaire prochaine 2017-2018. Les axes de ce programme s'articulent notamment autour d'un vaste programme de mise à niveau de ces espaces scolaires. Il s'agit du renouvellement du mobilier scolaire, réhabilitation des façades et des espaces intérieurs des établissements scolaires ainsi que remplacement des constructions en préfabriqué. Pour de qui est du déficit en ressources humaines, le ministère a souligné qu'il se penchait actuellement sur cette problématique. Les besoins réels en enseignants ont été identifiés, et le processus de recrutement a été effectivement enclenché, a assuré le ministère qui compte recruter quelque 24.000 enseignants par contrat.