L'article 222 continue d'alimenter la polémique. Si par le passé la criminalisation de la rupture du jeûne était admise par tous, plusieurs voix s'élèvent et pétitions se signent pour l'abolition de cet article considéré comme liberticide. Rappelons que l'article 222 du code pénal est un article qui criminalise la rupture du jeûne dans les espaces publics pendant le Ramadan. Un « déjeûneur » est punit d'un à six mois d'emprisonnement et d'une amende de 200 à 500 dirhams s'il est « notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, et qu'il rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du Ramadan, sans motif admis par cette religion". Le débat autour de l'article 222 est sain Pour Asma Lamrabet, directrice du Centre des Etudes Féminines en Islam au sein de la Rabita Mohammadia et invitée de Confidences de presse (édition du 29 juin 2016) le débat autour de cet article est sain. Cette dernière va jusqu'à affirmer que ce code est en contradiction non seulement avec la Constitution mais avec l'Islam lui-même. Il faut décoloniser le code pénal Pour Asma Lamrabet, un code pénal ne doit pas légiférer et intervenir dans le champ des convictions intimes et personnelles. Elle revient sur la notion de « Kaffara » dans l'Islam pour souligner le côté pacifiste de notre sainte religion, loin de toute coercition ou contrainte. L'invitée de Confidences de presse rappelle que l'origine « colonial » de ce texte et appelle à la « décolonisation » de notre code pénal.