Le Tribunal de l'Union européenne a rendu, mercredi 29 septembre, son jugement en première instance concernant le recours en annulation des décisions du Conseil européen au sujet des accords agricole et de pêche avec le Maroc. Le tribunal annule ces décisions "en maintenant leurs effets pendant une certaine période afin de préserver l'action extérieure de l'Union européenne et la sécurité juridique de ses engagements internationaux", lit-on dans le communiqué de presse du tribunal rendant compte de cette décision. Cette décision a été accueillie avec étonnement de la part des marocains, particulièrement de la population des provinces du Sud du royaume et de ses représentants démocratiquement élus. "C'est un jugement qui n'a pas pris en considération les intérêts suprêmes de la population de la région Dakhla-Oued Ed-Dahab, et de la population des provinces du Sud en général, au volet du développement", a déclaré El Khattat Yanja, président du Conseil de la région Dakhla - Oued Ed-Dahab dans une déclaration accordée à 2M.ma. "En tant que qu'élu et président de la région, j'estime que ce verdict est injuste et sans relation avec la réalité. Nous, élus de la région Dakhla-Oued Ed-Dahab, sommes les véritables représentants de sa population, et nous oeuvrons dans son meilleur intérêt, surtout dans tout ce qui concerne le volet du développement", a souligné M. Yanja, rajoutant que "la région a bénéficié d'investissements considérables qui se sont répercutés favorablement sur son développement, ce qui est appelé à s'améliorer davantage après le lancement par SM le Roi du Nouveau Modèle de Développement". Et le président du Conseil de la région Dakhla-Oued Ed-Dahab de faire ressortir que "l'Union Européenne, en tant que voisin du nord, se doit de soutenir cet effort de développement en donnant les mêmes opportunités aux investisseurs dans les provinces du Sud que celles offertes aux investisseurs implantés partout dans le royaume". Toutefois, ce jugement rendu en première instance est "sans effets immédiats et laisse la voie à un recours en appel", précise M. Yanja, en rappelant que le même scénario s'est produit en 2015, lorsque la Cour de justice de l'UE a rendu un arrêt d'annulation similaire, "mais justice à été finalement rendue au Maroc par la suite en appel". "Ce qui est important à savoir est que cette décision en première instance est sans effets immédiats et sans impact sur les accords conclus avec l'UE, et que nous devons attendre trois ou quatre autres années avant que le verdict en appel soit rendu. Nous espérons que ce dernier s'avère juste en faveur du Maroc et de ses provinces du Sud", a-t-il conclu. * Le tribunal de l'UE annule les décisions du Conseil européen sur les accords agricole et de pêche avec le Maroc * Borell-Bourita : "Nous prendrons les mesures nécessaires afin d'assurer la stabilité des relations commerciales"