Le gouvernement d'Haïti a sollicité jeudi "une assistance sécuritaire additionnelle" des Nations-Unies suite à l'assassinat du président Jovenel Moïse à son domicile par un commando dans la nuit de mardi à mercredi, a indiqué une responsable de l'ONU. Cette demande d'assistance a été faite par l'ambassadeur haïtien à l'ONU lors d'une réunion à huis-clos tenue par le Conseil de sécurité pour faire le point sur la situation en Haïti au lendemain de cet assassinat, a déclaré à la presse la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies dans ce pays, Helen La Lime. Mme La Lime, qui a fait un exposé devant les membres du Conseil sur la situation en Haïti, a souligné qu'il était primordial "d'œuvrer de la manière la plus efficiente au cours des deux prochaines semaines" pour garantir que l'enquête en cours sur l'assassinat du président avance et que les auteurs de ce "crime odieux" soient traduits en justice. * Haïti: le président Jovenel Moïse assassiné (Premier ministre) Elle a aussi confirmé les informations de presse faisant état de la détention par la police de six assaillants présumés et la mort de quatre autres, alors que d'autres membres du commando seraient encerclés par la police dans la capitale Port-au-Prince. De son côté, le Conseil de sécurité a condamné dans les termes les plus forts l'assassinat du président d'Haïti. Dans une déclaration de la presse, les Quinze ont exprimé leurs condoléances à sa famille et au peuple haïtien et ont demandé que « les auteurs de ce crime odieux soient rapidement traduits en justice ». Les membres du Conseil de sécurité ont appelé « catégoriquement tous les acteurs politiques en Haïti à s'abstenir de tout acte de violence et de toute incitation à la violence ». Ils ont appelé toutes les parties « à rester calmes, à faire preuve de retenue et à éviter tout acte qui pourrait contribuer à accroître l'instabilité ». Ils ont exprimé « leur soutien indéfectible au dialogue ». Le Conseil de sécurité a affirmé sa détermination à suivre la situation actuelle en Haïti et a réitéré la nécessité essentielle de respecter l'Etat de droit et d'assurer la sécurité de toutes les personnes et des opérations de l'ONU. Agé de 53 ans, Jovenel Moïse avait été élu président d'Haïti en 2016 et avait commencé son mandat en février 2017. Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti connaît une grave instabilité politique, économique et humanitaire depuis plusieurs années. Depuis le début du mandat de M. Moïse, six Premiers ministres se sont succédés et un septième avait été nommé à la veille de son assassinat. * Le Conseil de sécurité de l'ONU "profondément choqué" par l'assassinat du président haïtien