Lancée à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, la websérie #TaAnaMeToo donne la parole à des Marocaines victimes de viols, à travers une série de témoignages illustrés par des artistes. Quatre femmes, quatre victimes… et autant de drames. Tous tus, pendant des années, sous la pression d'une société culpabilisatrice, des menaces, du qu'en dira-t-on... Pour la première fois, les protagonistes de la série #TaAnaMeToo témoignent et brisent l'omerta sur le sujet du viol, qu'elles ont endurés, dans le cadre familial ou au au travail, fait savoir un communiqué du studio créatif JAWJAB, à l'initiative de cette campagne. Des témoignages percutants, recueillis par la journaliste Zaïnab Aboulfaraj. « Le recueil des témoignages a pris beaucoup de temps. A chaque fois que je m'adressais à telle ou telle association, je me retrouvais confrontée à beaucoup de méfiance, voire à des refus. (…) C'est finalement grâce à l'association Tahaddi que nous avons pu rencontrer des victimes qui ont accepté de parler », explique la journaliste. JAWJAB “Il faut saluer ces femmes, c'est grâce à elle que cette websérie a vu le jour. Nous ne sommes qu'un haut-parleur”, explique Youssef Ziraoui, producteur de la websérie. Pour préserver l'anonymat des protagonistes, le studio créatif a sollicité des artistes marocain.e.s pour mettre en image les différents témoignages. C'est ainsi que plusieurs jeunes talents ont été associés à cette campagne à l'image de Meryem Aït Aghnia, Oussama Abbassi, Nass Reda-Fathmi, ou encore Zaïnab Fasiki, connue pour son travail en tant qu'”artiviste”, comme elle aime à se qualifier, qui combat le patriarcat par le dessin. “ Je suis habituée à représenter la femme en tant qu'héroine, jamais en tant que victime. L'art est pour moi une thérapie, je dessine la libération et le triomphe pour me sentir mieux, confie-t-elle. Dessiner une capsule de viol m'a renvoyée vers ce que je cherche à soigner et c'était pour le moins, éprouvant. Cependant, c'était important de le faire car le tabou doit être brisé, ces histoires doivent être racontées, ces femmes doivent être écoutées, et d'autres doivent être encouragées à parler”, explique la bédéiste, citée dans le communiqué. Cette web-série engagée est portée par le studio créatif JAWJAB, filiale d'Ali n' Production fondée en 2016 par le cinéaste Nabil Ayouch. JAWJAB