La consommation de l'alcool et des drogues fait aujourd'hui partie des sujets qui intéressent la population, surtout en ces temps de crise sanitaire. Le confinement a-t-il développé les complications liées à l'addiction ? Le psychologue, addictologue et sexologue Mehdi Tahiri nous en parle en détails, dans ce numéro de Kif El Hal. “L'addiction aux drogues difficiles à atteindre, dont la cocaine, a accentué les crises psychologiques chez les dépendants. L'apparition donc du syndrome de sevrage aigu a eu pour effet l'intensification des violences au sein de la famille, surtout pendant la période du confinement”, explique-t-il. Comment expliquer l'augmentation de la consommation des produits addictifs pendant le confinement ? “Dans un contexte de pression, d'ennui et de stress face aux flux d'informations relatives au Coronavirus, la consommation de l'alcool et des drogues accessibles a augmenté. En outre, l'usage récréatif chez certains, dû à la perte des activités structurantes et à la recherche des voies de l'apaisement ou encore de l'évasion a fait naitre l'addiction”, ajoute-t-il “Cette tendance de l'augmentation de la consommation des drogues et de l'alcool en situations de crises, de tensions et de dépression ne fait que confirmer la vulnérabilité aux addictions. C'est pourquoi il est crucial, en cas de dépendance aux drogues ou de détection de troubles aux usages liés à l'alcool de se soumettre à un suivi médical et psychologique adapté”, développe-t-il. Qu'en est-il des traitements de substitution ? “Le recours aux traitements de substitution représente également une partie prenante et indispensable au traitement. Surtout qu'ils permettent d'éviter les effets physiques liés au manque de ces produits. Cette opération qui sert à administrer au consommateur un produit similaire à celui qu'il consomme assure la neutralisation des risques de la rechute addictive”, conclut-il.