Une année après le coup d'envoi de la campagne nationale pour l'effectivité du droit constitutionnel à la parité, 2M.ma revient avec Ouafa Hajji, la coordinatrice du Collectif “Parité maintenant” , sur les objectifs de cette pétition, la volonté de la mise en place d'une loi-cadre pour la mise en œuvre de la parité entre les deux genres, et sur la place de la gent féminine dans l'échiquier politique national. Interview 2M.ma : Vous avez fixé un objectif de 5.000 signatures, où en est la pétition ? Ouafa Hajji : Nous avons commencé à rapatrier tous les tableaux et toutes les signatures parvenues de toutes les provinces et régions et qui seront contrôlées, comptabilisées, triées et mises au propre au niveau de l'association « Jossour ». Ce que nous savons déjà, c'est que la barre des 5.000 a été déjà franchie. Comment est ce que la pétition mettra en œuvre l'effectivité de la parité en tant que droit constitutionnel ? A travers cette pétition, nous plaidons en faveur de l'adoption d'une loi-cadre pour l'application de l'article 19 de la constitution, parce que nous considérons que cette loi permettra de mettre en place le cadre général des principes, des objectifs et des priorités à atteindre en matière de parité. Il s'agit de revoir les textes prioritaires pour les mettre en harmonie avec l'objectif de parité qu'on annonce pour 2030. La parité pour nous est prise dans sa globalité, aussi bien au niveau politique, qu'économique ou encore social ; c'est la contribution des femmes aux centres de prise de position. Comment vous prévoyez les échéances électorales de 2021 ? Pour nous, 2021 va être un point important ou en tous cas un point de rupture pour que la parité ou du moins la tendance vers la parité, puisse commencer à devenir réelle dès les prochaines élections de 2021. Dans ce sens, nous aspirons également à la mise en œuvre d'un contrôle plus accru de la chambre des représentants sur les textes de loi pour vérifier leur conformité avec les principes constitutionnels en matière d'égalité et de parité. Selon vous, quelle place occupe la femme dans la sphère politique ? Si nous comparons la situation actuelle à celle des années 80, la représentativité politique des femmes a connu des avancées, grâce bien sûr à la mobilisation des femmes au niveau des partis politiques ou de la société civile ; cependant, si on compare la présence des femmes dans le processus politique aux espoirs créés par la constitution de 2011, nous constaterons que nous sommes encore en retard. Depuis 2011, il y a eu deux échéances électorales mais pas vraiment d'avancées ; il y a une stagnation notamment sur le plan qualitatif , quand on voit un peu les postes confiés aux femmes dans le gouvernement, nous ne trouvons pas de postes clé ; on laisse ces femmes marginalisées sur certains aspects sociaux. Toutefois, depuis la mise en place de la liste nationale de 2002 jusqu'à maintenant, d'énormes progrès ont été observés en matière de l'acceptation des femmes dans le paysage politique national. Nous pouvons dire que le Maroc a besoin de tout son potentiel et de celui de la moitié de sa population que sont les femmes pour construire un pays. * Charte « Parité maintenant » : les signataires espèrent une société « plus juste et plus équitable »/Reportage