Un vrai tournant. La pétition «Mounassafa Daba» (Parité maintenant) ratisse large depuis son lancement. Menée par la militante Ouafae Hajji, cette requête est une première en son genre puisqu'elle récolte, selon cette féministe, les signatures afin de «consolider la présence des femmes en postes de décision et ce avant les échéances électorales de 2021». Pour elle, ce choix se veut de rechercher «un appui populaire et de terrain pour la question de la parité». Mieux encore, cette pétition est, à son sens, «un pari pour la mise en œuvre de la Constitution». Comme elle le détaille, le projet de «Mounassafa Daba» a démarré en 2016 dans l'association Joussour, Forum des femmes marocaines, soit après les élections de 2015 et sur la base des résultats de ces échéances. Dans ce sens, Mme Hajji conduit l'exemple d'une question. «Pourquoi n'évoluons pas concrètement en participation politique des femmes alors que la Constitution de 2011 a dans son article 19 et d'autres consacré le principe de parité ?!», avance-t-elle. Après quoi, cette association a évalué les mécanismes dédiés à cette participation depuis 2002. Une évaluation qui a donné lieu à des débats sur la parité qui doit non seulement englober les institutions élues mais aussi les entreprises. «Nous avons estimé que le meilleur moyen pour activer cette grande dynamique ne peut se faire que via un mécanisme prévu par la Constitution. Un mécanisme qui aurait un appui populaire par le biais de la pétition et la récolte des signatures», ajoute-t-elle. Ainsi, le projet de la pétition a pris forme pour être couronné de rencontres auprès des organisations et personnalités dont le chef de gouvernement qui s'est vu soumettre le mémorandum relatif à la parité à l'horizon 2030. Aussi, une campagne de signatures a été lancée. «Une grande réaction a été enregistrée. Ainsi, le projet n'est plus inhérent à Joussour. Il est plutôt devenu un projet sociétal. Vers la fin 2019, nous avons eu les signatures d'une centaine de personnalités dont des leaders de partis et des intellectuels entre autres», précise-t-elle en rappelant le lancement de la campagne nationale de la parité. Et ce n'est pas tout. Mme Hajji met en avant la recommandation de la parité intégrale à l'horizon 2030 telle que véhiculée dans la pétition. «2030 est l'horizon de la mise en œuvre des objectifs onusiens pour le développement durable notamment le 5ème objectif», souligne-t-elle. La militante rappelle également la revendication de la mise en place d'une loi-cadre garantissant cette parité. Aussi, elle évoque «les échéances de 2021 qui devraient être une étape pour développer la présence féminine au niveau de la décision politique».