Après les parlementaires, les journalistes ou encore les avocats, le corps enseignant a désormais son Réseau contre la peine de mort. Ce dispositif a pour but de promouvoir les valeurs humaines ainsi que la culture du droit à la vie et du développement de l'esprit scientifique, de dialogue et de débat, annonce-t-on lors d'une assemblée constitutive tenue à distance, samedi 14 novembre. « J'étais à l'origine de cette initiative très importante dans la dynamique abolitionniste, avec le bâtonnier Me Abderrahim Jamai,coordinateur de la Coalition marocaine contre la peine de mort. Après des mois de travail, ce Réseau a vu le jour et est venu consolider l'importance de l'esprit et de la recherche scientifique en la matière et promouvoir la Culture du droit à la vie », a déclaré à 2M.ma, Nouzha Skalli, Porte-parole du Réseau des parlementaires contre la peine de mort. Pour l'heure, le Réseau compte 26 enseignants, en plus du Comité préparatoire, qui ambitionnent tous de développer la recherche scientifique dans le domaine de la peine de mort, ajoute-t-on de même source. D'après la porte-parole, la question de la peine de mort est une question sociétale, et un problème fondamental. La Constitution marocaine dans son article 20, qualifie le droit à la vie de droit premier et dit que la loi doit le protéger. « Explicitement c'est un appel à l'abolition de la peine de mort », a-t-elle argué. * Journée mondiale contre la peine de mort: appel à la mise en place des peines alternatives Dans ce sens, Nouzha Skalli a tenu à mettre en avant « le paradoxe remarquable » que connaît le Maroc en la matière. « Nous avons un mouvement sociétal qui milite pour l'abolition de la peine de mort, une loi fondamentale qu'est la constitution qui va dans ce sens; des partis politiques de la majorité et de l'opposition convaincus de la nécessité de l'abolir et des présidents des deux chambres du parlement abolitionnistes et signataires de l'appel des réseaux des parlementaires contre la peine de mort », a-t-elle rétorqué. Toutefois, le Maroc continue de ne pas voter en faveur du moratoire des Nations Unies pour arrêter l'exécution de la peine capitale. Dans la foulée, la porte-parole a tenu à rappeler la position de SM le Roi Mohammed VI qui avait adressé un message au forum mondial des droits de l'homme en novembre 2014 dans lequel il saluait l'engagement de la société civile en faveur de l'abolition de la peine de mort. A souligner que l'inspectrice de l'enseignement secondaire Malika Ghabbar a été élue à l'unanimité coordinatrice du Réseau des enseignantes et enseignants contre la peine de mort. Notons que ce Réseau lancé en présence d'une pléiade de personnalités politiques et associatives engagées en la matière, vient ajouter sa pierre à l'édifice du travail de longue haleine fourni pour abolir la peine capitale au Maroc. * Meurtre de Adnane Bouchouf : Le débat sur la peine capitale refait surface et divise l'opinion publique