Le Maroc souhaite réintégrer l'Union Africaine après l'avoir quitté le 12 novembre 1984 dans des circonstances particulières. Flash-back. Cet après-midi, les dirigeants africains statueront sur le retour très attendu du Maroc au sein de l'Union Africaine. La demande d'adhésion du Maroc à l'Union africaine a été soumise le 4 novembre dernier à l'ensemble des membres de l'UA. Celle-ci a été l'objet d'une annonce formulée le 17 juillet par Sa Majesté Mohammed VI lors d'un message adressé à l'occasion du 27ème Sommet de l'organisation à Kigali au Rwanda. Pour le Souverain, il est temps que le royaume « retrouve sa place naturelle au sein de sa famille institutionnelle ». Une place que le Maroc avait suspendue en 1984. Le trouble-fête C'est donc lors du 20ème Sommet de l'Organisation de l'Unité Africaine - ancêtre de l'Union Africaine - organisé le 12 novembre 1984 à la capitale éthiopienne Addis-Abeba, que le Royaume avait annoncé son retrait de l'Organisation. Ce jour là, le chef du Polisario Mohammed Abdelaziz siégeait à l'assemblée. Prenant la parole, le conseiller de feu Hassan II, Ahmed Reda Guedira, donne alors lecture du message du Roi Hassan II : « Voilà, et je le déplore, l'heure de nous séparer. En attendant des jours plus sages, nous vous disons adieu et nous vous souhaitons bonne chance avec votre nouveau partenaire ». Et pour cause, de nombreux Etats membre de l'Organisation de l'Unité Africaine ont soutenu l'adhésion de la soi-disant « République Arabe Sahraouie Démocratique ». Par ce geste, l'OUA a ainsi violé sa propre charte, notamment l'article 4 qui précise que seuls les « états africains indépendants et souverains » sont habilités à devenir membre de l'organisation. Indignation au sein de l'OUA Allié du Maroc, le Zaïre a été le premier pays à s'être opposé à l'adhésion de la pseudo RASD. Le ministre zaïrois des Affaires Etrangères accuse alors l'Organisation de l'Unité Africaine d'accueillir « un état fantôme ». D'un pas décidé, le Zaïre boycotte durant 2 ans l'OUA, de 1984 à 1986. La démarche fédère d'autres membres de l'Organisation, qui retirent leur soutien au Polisario. Plus de 3 décennies plus tard, le Roi Mohammed VI annonce d'un coup de maître l'intention du royaume à réintégrer l'Organisation, devenue depuis 2002 l'Union Africaine. Le souverain a ainsi rappelé que « parmi les 26 pays qui s'étaient placés dans le camp de la division en 1984, seule une stricte minorité d'une dizaine de pays subsiste ». La voix de la raison Au lendemain du discours de sa Majesté, 28 pays sur les 54 membres de l'Organisation de l'Unité Africaine ont adressé une motion en vue de la suspension des activités de la pseudo « république arabe sahraouie démocratique» des activités de l'Union Africaine. Une démarche qui vise à « permettre à l'organisation panafricaine de jouer un rôle constructif et de contribuer positivement, aux efforts de l'ONU, pour un dénouement définitif au différend régional sur le Sahara » peut-on lire sur ledit document. Mais la suspension des activités de la soi-disant RASD reste conditionnée par le règlement interne de l'Unité Africaine, notamment la modification des statuts de l'UA. Pour y parvenir, il faut obtenir l'adhésion des deux tiers de ses membres, soit 36 pays sur 54. Pour rappel, le Maroc fait partie des états fondateurs de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) le 25 mai 1963 à Addis-Abeba, dissoute en 2002 pour devenir l'Union Africaine (UA).