Le secteur de l'exploitation cinématographique semble être sur la corde raide. Les exploitants des salles obscures sont en manque total de visibilité sur les dates de réouverture et les employés, plongés dans le chômage, se trouvent sans indemnités CNSS des deux derniers mois. C'est dans ce contexte que le 02 septembre courant, les travailleurs du groupe CinéAtlas ont adressé une correspondance au ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Othman El Ferdaous pour tirer la sonnette d'alarme sur une situation « inquiétante ». En arrêt d'activité depuis le 18 mars dernier, les exploitants du secteur cinématographique déclarent être dans une impasse et fustigent leur exclusion de la reprise dont a profité la quasi totalité des secteurs et des espaces publics. « Nous nous demandons pourquoi nous sommes le seul secteur à être toujours en arrêt d'activité bien qu'on s'était engagé à respecter toutes les conditions sanitaires et gestes barrières », a déclaré à 2M.ma, Pierre François Bernet, Directeur Général du Groupe CinéAtlas. Etant impossible pour les collaborateurs et les salariés de continuer sans revenu, les exploitants demandent un versement des indemnités CNSS des mois de juillet et d'août. « Il faudrait que la CNSS prenne en compte les gens auxquels on a imposé une fermeture administrative », poursuit Pierre François Bernet qui demande le même traitement accordé aux salariés du secteur du tourisme, secteur qui a rouvert en juin 2020, qui sont pris en charge par la CNSS jusqu'au fin décembre 2020.
Les salles obscures passent outre le blockbuster de relance Dans la même optique, le Directeur Général du Groupe CinéAtlas regrette d'être passé, avec ses confrères, à côté du film Tenet de Christopher Nolan qui était une belle opportunité pour reprendre de plus belle et pour renouer avec le public après de longs mois d'arrêt. Faire peau neuve en attendant la réouverture Pour remédier au silence morose qui accompagne les salles obscures, toujours en instance, le Cinéma Renaissance sis au centre de la capitale tente d'insuffler un brin de vie à l'espace : « à partir de ce vendredi 04 septembre nous transformons la salle de cinéma en salle de répétition pour les troupes de théâtre et les musiciens avec le respect total des mesures sanitaires », nous confie Zainab Guedira, Directrice Générale de la Fondation Hiba chargée de la gestion du Cinéma Renaissance. La responsable n'a pas manqué d'être, tout comme ses confrères, impatiente de reprendre et de voir les salles de cinémas accueillir, à nouveau, les cinéphiles et les fans de l'échange culturel. Rappelons qu'une série de "mesures de résistance" en faveur du cinéma pour répondre à la crise majeure que connait ce secteur ont été annoncées par le Ministre de tutelle, Othman El Ferdaous le 1er juillet dernier, dont la prise en charge de certaines charges fixes des salles de cinéma engagées sur la période allant de mars à juin 2020 et n'ayant pas pu être amorties du fait de la crise sanitaire, ainsi que le versement aux exploitants d'une prime exceptionnelle à la réouverture des salles, équivalente à un mois de chiffre d'affaire pour accompagner la reprise d'activité, conditionnée au respect des normes sanitaires et à l'engagement de garder la salle ouverte au moins 18 mois. Le premier versement de 50% aura lieu à la signature des conventions par les parties concernées, alors que le second interviendra trois mois après la réouverture, selon le ministre qui faisait état de la mobilisation d'une enveloppe prévisionnelle de 10 millions de dirhams pour ces deux mesures de renforcement de la résilience des salles de cinéma.