Un an après avoir rendu l'âme suite à des blessures reçues au cours des attentats de Ouagadougou, le 15 janvier, la photographe et vidéaste franco-marocaine Leïla Alaoui a droit à des expositions-hommages dans plusieurs pays. C'est dans ce sens que le Musée d'art contemporain de Montréal au Canada inaugure ce 18 janvier l'exposition « No Pasara ». L'événement, qui se prolonge jusqu'au 30 avril 2017, présente au public la série de photos réalisée par la photographe, et qui se focalise sur les « harragas », ces Marocains dont l'unique ambition est de franchir la Méditerranée pour s'installer en Europe. Leïla Alaoui « No Pasara, 2008 À travers ce projet commissionné par l'Union européenne en 2008, Leïla Alaoui a souhaité « dresser le portrait de ces jeunes Marocains qui rêvent d'un avenir meilleur de l'autre côté de la Méditerranée », comme elle l'explique sur son site officiel. Ce projet témoigne de l'approche humaniste de l'artiste, qui a longtemps utilisé son objectif pour se focaliser sur les maux des sociétés dans lesquelles elle évoluait. En France, où le décès de la photographe engagée a été largement relayé par les médias, l'exposition photo « Natreen » au théâtre Liberté de Toulon se remémorera du talent de l'artiste à partir du 2 mars 2017. Leïla Alaoui « Natreen », 2013 A travers cette série de photos, réalisée en 2013, la photographe a souhaité narrer l'histoire des Syriens condamnés à l'exil suite au déclenchement de la guerre dans la région en 2011. « La photographe Leïla Alaoui a fait le tour du Liban pour rencontrer les hommes, femmes et enfants de la crise. Le résultat est une collection de portraits montrant les histoires personnelles de leur déplacement », peut-on lire sur le site officiel de la photographe marocaine. Enfin, son installation vidéo « Crossing », un projet de six minutes et qui s'étend sur trois écrans, sera projetée à la Grande halle de la Villette à Paris, du 22 mars au 16 avril. Ce projet met l'accent sur « le traumatisme collectif provoqué par l'expérience du franchissement des frontières, pour devenir une communauté fragile dans un nouvel habitat », selon les mots de l'artiste. Leïla Alaoui « Crossing », 2013 Du côté du Maroc, si aucun hommage n'a encore été annoncé pour l'heure, des oeuvres de Leïla Alaoui sont tout de même présentées au public dans l'exposition collective « Femmes, artistes marocaines de la modernité, 1960-2016 » au Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain à Rabat. L'exposition, inaugurée le 23 avril 2016 se prolonge jusqu'au 8 mars 2017.